35 millions de dollars pour des kits de recensement : bienvenue dans le marché noir de la démocratie made in CNRD
C’est le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) qui l’annonce fièrement : le recensement biométrique lancé pour alimenter le fichier électoral en vue du référendum de septembre a coûté 35 millions de dollars, rien que pour l’acquisition des kits.
Oui, vous avez bien lu : 35 millions de dollars.
Et pendant que les robinets sont à sec, les hôpitaux sans gants, les écoles sans tables et les enseignants contractuels dans la rue, le régime de Mamadi Doumbouya, lui, arrose les machines à enrôler… pour un scrutin que personne n’a demandé, sauf lui.
Une transition sans soins, sans salaires, sans électricité… mais avec des kits hors de prix
Les chiffres donnent le vertige : 35 millions de dollars pour quelques milliers de boîtiers, imprimantes, tablettes, générateurs et logiciels, dans un pays où chaque dollar d’aide est arraché au prix de promesses de réformes jamais tenues, et où l’État peine à subventionner le litre d’eau potable ou le paquet de riz.
Mais pour organiser un recensement express et bancal, dans un climat politique verrouillé, l’argent coule à flots.
Parce qu’il ne s’agit pas ici de démocratie. Il s’agit d’acheter un fichier électoral, de fabriquer une façade électorale, de produire une légitimité sur commande.
Transparence zéro, surfacturation maximale
Qui a fourni ces fameux kits ? Quel marché public a été lancé ?
Quel appel d’offres a été respecté ? Quels contrôles ont été faits ?
Quelles entreprises se sont partagé le gâteau ?
Silence total.
Aucune traçabilité. Aucun audit indépendant. Aucun mécanisme de vérification.
Juste une facture de 35 millions, payée sur fonds publics ou sur emprunt déguisé, pour un matériel dont la fiabilité reste à prouver.
Et qui encaisse ? DIGITALIS, bien sûr.
La société déjà accusée de favoritisme dans d’autres marchés publics, recyclée ici comme prestataire star de la junte. Un jackpot pour les initiés, un trou noir pour les finances publiques.
Recensement express, légitimité low-cost
On nous dit que ces kits vont permettre un recensement en 45 jours.
Une opération “biométrique”, “inclusive”, “transparente”. Mais sans partis politiques. Sans observateurs indépendants. Sans base légale claire.
Et maintenant, avec un coût faramineux pour un résultat déjà contesté avant même le début.
Ce recensement n’a rien d’un acte républicain.
C’est un projet de validation accélérée pour une nouvelle Constitution faite sur mesure, et un référendum pipé qui servira à lancer la candidature d’un général en costume.
Pendant que le peuple crie famine, le régime achète des élections
Rappelons quelques priorités nationales en souffrance :
Les hôpitaux régionaux croulent sous les ruptures de stocks. Les enseignants contractuels non intégrés dorment devant les DPE. L’eau potable reste un luxe. Le courant est rationné. Les infrastructures tombent en poussière.
Mais le CNRD a trouvé 35 millions de dollars pour des kits de recensement.
Parce qu’il faut bien habiller le pouvoir. Parce qu’il faut bien donner aux partenaires internationaux une illusion de démocratie.
Et surtout : parce que quand on veut se faire élire sans opposition, on commence par bien équiper la machine électorale.
Le peuple paie, le pouvoir prépare son couronnement
C’est avec l’argent de la souffrance collective que le régime fabrique sa reconduction.
Ce ne sont pas des kits. Ce sont des outils de légitimation falsifiée.
Ce n’est pas un recensement. C’est une entreprise de confiscation planifiée.
Et chaque dollar investi dans cette farce est un dollar arraché à la santé, à l’éducation, à la justice.
Ce n’est pas une transition. C’est un hold-up avec facture.
35 millions de dollars pour des kits, et toujours pas une goutte d’eau dans les robinets.
Voilà la Guinée version CNRD : la démocratie, oui… mais à prix d’or. Et à sens unique.
— conakrylemag


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