Le médecin sud-africain Wouter Basson, surnommé « Docteur-La-Mort » pour son sinistre rôle pendant le régime d’apartheid, ne doit plus pouvoir enseigner, ont exigé lundi les étudiants en médecine de la prestigieuse université de Stellenbosch (sud-ouest).
« Wouter Basson enseigne à des étudiants de quatrième année qui se rendent à tour de rôle à Mediclinic », un groupe d’hôpitaux privés en Afrique du Sud, a annoncé l’Association des étudiants en médecine de Tygerberg.
« Pendant l’apartheid (qui a pris officiellement fin en 1994), Basson était le chef du département de guerre chimique et biologique pour le gouvernement sud-africain et est accusé de crimes multiples contre l’humanité », ajoute l’organisation.
« Tout en reconnaissant que Basson n’est pas directement employé par l’université de Stellenbosch, l’Association des étudiants de Tygerberg lance un appel clair à la direction pour qu’elle lui interdise tout contact avec les étudiants », poursuit la même source.
En 2002, Wouter Basson, ancien chirurgien en chef des forces armées sud-africaines, avait été acquitté par la Haute Cour de Pretoria pour 67 chefs d’inculpation dont meurtre, fraude et trafic de drogue.
Mais en 2013, le Conseil sud-africain de l’ordre des médecins l’avait reconnu coupable d’infraction au code éthique. Il était poursuivi pour avoir notamment fourni des capsules de cyanure à des militaires et des drogues en vue d’enlèvements. Il se bat actuellement pour éviter son exclusion de l’ordre des médecins.
L’université de Stellenbosch, située à 50 km à l’est du Cap, a réagi lundi en affirmant que Wouter Basson n’avait « pas été impliqué, à titre officiel, dans la formation ou la supervision des étudiants », depuis sa condamnation en 2013,
Interrogé par l’AFP, Chris Wayne, à la tête de l’Association des étudiants de Tygerberg, a expliqué que le médecin intervenait effectivement « pro bono » – à titre volontaire – auprès des étudiants.
La semaine dernière, les étudiants avaient obtenu, après des mois de protestation, que les cours à Stellenbosch, université qui a formé plusieurs théoriciens de l’apartheid, soient enseignés en anglais, et non plus en afrikaans, la langue de la minorité blanche.
AFP