La Justice doit absolument se saisir du dossier des 98 tués et des blessés à l’occasion des manifestations politiques.
Sinon la Guinée continuera ce décompte macabre.
Il est inadmissible de mettre dos à dos l’Opposition républicaine qui appelle à des manifestations et les forces de l’ordre sur qui pèsent de fortes présomptions d’usage d’armes létales pour réprimer les manifestations.
La préservation de la vie humaine doit prévaloir sur toute autre considération. La Guinée dispose depuis 2015 d’une loi qui régit le maintien d’ordre. Le respect de cette loi par les forces de l’ordre aurait pu nous éviter ces drames que nous vivons au quotidien.
Si l’on est aujourd’hui à près de 100 jeunes compatriotes tués lors de manifestations, c’est parce que la Justice n’a fait montre d’aucune volonté d’examiner les plaintes qui lui ont été soumises. Or, rendre la Justice est une des fonctions régaliennes de l’État. S’il ne remplit pas cette fonction, il y a des risques de voir la vengeance privée se développer. Ce que nul ne doit souhaiter.
Si les partisans de la « méthode forte » ont le vent en poupe et essaient de justifier tous ces cas d’homicide avec des arguments à la limite de l’arrogance et du mépris pour les victimes et leurs familles, c’est parce qu’ils bénéficient d’une impunité totale. Ils sont persuadés que dans tous les cas, rien ne peut leur arriver puisqu’ils sont du « bon côté » . Cela doit-il continuer? La balle est dans le camp de la Justice.
Le Batonnier Mohamed Traoré