Burundi: Le pays en passe du danger imminent

Bien avant l’élection controversée du président Pierre N’Kurunziza, les burundais vivaient dans un calme précaire. Une situation qui perdure encore. Elu pour un troisième mandant, le président burundais est en mal avec la communauté internationale qui était son mentor et ne fait plus l’unanimité dans son propre pays. Cette situation a créé et continue de nourrir la haine du côté des antis troisième mandat contre le président N’Kurunziza.

Les rébellions qui se développent petit à petit, mettent en mauvaise posture le principal intéressé. Face à cette montée de violence, le président accuse en partie son voisin le Rwanda d’«accueillir les rebelles sur son territoire qui leur sert de base».

On se rappelle dès la prise du pouvoir au compte de sa troisième mandature, le président affirmait qu’il mettrait tout en œuvre pour ramener la paix et la sécurité au Burundi. Mais, il est très triste de constater que l’objectif est loin d’être atteint, même s’il estime que son objectif de retour de la paix et la sécurité est atteint à plus de 90%.

Lors des affrontements entre civils et policiers le samedi 3 octobre dernier, une quinzaine de civils ont trouvé la mort. Ce bilan a été suivi, dans la même journée, par de nombreuses arrestations d’anti troisième mandat à Bujumbura la capitale dans le quartier de Mutakura. Aussi, toujours dans la capitale, au moins trois personnes  sont mortes et une quinzaine d’autres ont été blessés fin octobre.

Face à ce regain de violence entre forces de l’ordre et citoyens civils, pour le président Pierre N’Kurunziza, cette situation est imputée aux insurgés qu’il qualifie d’«ennemies de l’Etat burundais». L’opposition entre insurgés et forces de l’ordre continue de prendre de l’ampleur. Au palais présidentiel, l’on n’est plus tranquille. Il faut vite faire pour mettre un terme à cette montée du moins vertigineuse de la violence. Mais comment s’y prendre? Comment ramener la stabilité dans un pays qui, au regard de la communauté international est dirigé par une personne qu’elle ‘’n’apprécie pas‘’? Toutes ces questions valent leur pesant d’or.

Le gouvernement donne cinq jours pour renoncer définitivement à cette voie

En début de semaine, Pierre N’Kurunziza a dans une déclaration qu’il a lui-même lu, lancé un ultimatum de cinq jours aux insurgés pour déposer les armes. «Le gouvernement, qui est un parent pour tous, vous donne cinq jours, depuis ce 2 novembre jusqu’au 7 de ce mois, pour renoncer définitivement à cette voie […] Vous serez accueillis par les forces de l’ordre, on vous apprendra à aimer votre pays pendant deux semaines, puis vous serez renvoyés parmi les vôtres» déclare-t-il sans plus de détail en s’adressant à ses «ennemies de l’Etat» en Kirundi, une langue nationale. Mais comment?

Selon Jean-Claude Karewa, le porte-parole de la présidence et proche du chef de l’Etat, «cela signifie que ceux qui se rendront avant la date-limite vont bénéficier d’une amnistie […] après leurs formations civiques, ils vont rentrer chez eux, il n’y aura pas de poursuites judiciaires».

Si le boss de la présidence burundaise joue les cartes de l’apaisement, d’autres quant à eux durcissent le ton. C’est le  cas du président du sénat burundais, Révérien Ndikuriyo. Ce dernier joue avec le mot qui a été le plus prisé lors du génocide rwandais: ‘’gukora’’ qui signifie «travailler». Pendant le génocide rwandais, ce mot «travailler» avait un autre sens qui est celui de «éliminer».

Quand ils tirent sur des gens, ils prennent la précaution de tirer

En effet dans un discours en langue nationale, le président du Sénat burundais affirme, selon un site d’information africain, «on va tout régler ici-même, dans les maisons, et vous me montrerez comment ils sont plus aguerris au combat que les Al-Shebab […] quand vous voyez les policiers aujourd’hui, même quand ils tirent sur des gens, ils prennent la précaution de tirer notamment sur les jambes pour que les victimes ne meurent pas. Mais le jour où ils recevront l’ordre de passer véritablement à l’action au nom du pays et pour la sécurité des quartiers, ils vont opérer sérieusement! Ce ne sera pas comme maintenant où on essaie d’être indulgent notamment en tirant sur les bras […] quand ils reçoivent l’ordre de travailler sérieusement, ils y mettent du paquet».

De tels propos d’un responsable, de surcroit président du sénat et aussi troisième homme fort du Burundi, les langues se délient pour prédire un avenir difficile du pays. Un avenir que certains dépeignent comme étant le début d’un génocide. Un pays où la presse est muselée et où les médias internationaux plient bagage comme la marchande d’escarmouche qui ramasse ses marchandises lorsqu’elle entend le bruit des tirs qui fusent de partout. L’effroi reste perceptible.

Les investisseurs locaux et étrangers ne se sentent plus en sécurité

Avec cette situation qui prévaut dans le pays, la quasi-totalité des activités avance à pas de caméléon. Les puissances importatrices de produits brut destinés à leurs industrialisations prennent la distance avec ce petit pays coincé entre les montagnes dans la partie centrale du continent noir. Les investisseurs locaux et étrangers ne se sentent plus en sécurité et voient leurs business régressés du jour au lendemain. Les propriétaires étrangers d’industries se sentant dans l’insécurité ont préféré sauvé leurs têtes ainsi que leurs petites familles au profit de quelque dollars qui pourraient leur côté sang et âmes.

Ne dit-on pas que la paix et la sécurité sont garanties de tout développement et de toute croissance? L’absence d’un minimum de sécurité peut basculer tout un pays dans un marasme économique. En tout cas, c’est le cas dans ce pays de Pierre N’Kurunziza. Pays qui, désormais est classé le plus pauvre au monde par l’institution du FMI avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de 312,5 dollars par habitant. Un tel classement n’honore pas les burundais qui rêvent d’un lendemain meilleur.

                                                    Oumar Daroun

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