CNRD : Un « bilan positif » ou un mirage bien entretenu ?
Oumar Baguissa nous assure que le bilan du CNRD « donne de l’espoir » et « invite à envisager l’avenir avec confiance ». Une déclaration aussi enthousiaste qu’irréaliste, tant la Guinée de 2025 semble plongée dans une incertitude totale. Derrière les discours lénifiants et les effets d’annonce, la réalité du terrain est tout autre : la transition piétine, les libertés s’érodent, et le pays est loin de la stabilité promise par la junte.
Alors, faut-il vraiment croire que le CNRD construit un avenir meilleur ? Ou bien assiste-t-on à une mise en scène savamment orchestrée, où quelques avancées superficielles servent à masquer un système qui se sclérose et s’installe dans la durée ?

Un « bilan » sans véritables résultats
Lorsqu’on parle de bilan, il s’agit d’évaluer des actions concrètes, mesurables, qui impactent positivement la vie des citoyens. Mais quels sont les véritables acquis du CNRD, au-delà de la propagande officielle ?
- Où en est la transition démocratique ? Toujours bloquée dans un flou total, avec des annonces répétées mais aucun acte décisif.
- Où en sont les réformes économiques ? L’inflation étranglant les ménages, la monnaie en perte de valeur, les investissements en berne… tout indique une gestion chaotique.
- Où en sont les droits et libertés ? La presse muselée, les opposants sous pression, la société civile réduite au silence.
- Où en est la lutte contre la corruption ? Des arrestations spectaculaires suivies de procès flous, mais aucune transparence réelle sur la gestion des ressources publiques.
Si ce bilan est « porteur d’espoir », alors il l’est pour ceux qui profitent du système en place, et non pour la population guinéenne qui attend du concret, pas des discours.
Le piège du discours officiel : un « progrès » fabriqué
Les régimes autoritaires ont une technique bien rodée : fabriquer l’illusion du progrès. Cela passe par des annonces spectaculaires, des inaugurations mises en scène, et surtout un discours qui insiste sur les « jalons » posés pour l’avenir, plutôt que sur des résultats immédiats.
Regardons les faits :
- Des élections promises… mais sans calendrier clair
- On nous parle d’un retour à l’ordre constitutionnel en 2025. Mais aucune date officielle n’a été confirmée.
- On évoque des réformes électorales, mais sans garanties sur la transparence du processus.
- Une gouvernance qui reste opaque
- Qui contrôle réellement l’argent public ? La gestion budgétaire de la transition demeure floue.
- Qui surveille les décisions du CNRD ? La dissolution du Parlement a laissé place à un Conseil National de Transition (CNT) largement inféodé au pouvoir militaire.
- Un climat politique de plus en plus répressif
- Des activistes arrêtés.
- Des journalistes menacés.
- Des opposants empêchés de manifester.
On nous parle de « paix et de stabilité », mais à quel prix ? Dans un État où la peur empêche toute contestation, ce n’est pas de la stabilité, c’est du silence forcé.
Une économie en crise : l’éléphant dans la pièce
Un bilan crédible se mesure aussi à l’impact économique. Or, le quotidien des Guinéens ne s’améliore pas sous le CNRD :
- L’inflation flambe, rendant l’accès aux produits de première nécessité de plus en plus difficile.
- Le chômage des jeunes explose, sans véritable politique de relance économique.
- Les investissements étrangers se raréfient, faute de visibilité et de garanties institutionnelles.
Que fait le CNRD face à cela ? Il joue sur l’effet d’annonce, vantant des projets d’infrastructures ou des partenariats économiques qui, bien souvent, ne dépassent pas le stade des intentions.
La transition : un pouvoir qui s’accroche
Si Mamadi Doumbouya et son équipe voulaient réellement rendre le pouvoir, ils l’auraient déjà fait. Ils auraient fixé une date ferme pour les élections, garanti un processus transparent et mis en place des institutions solides pour leur succession.
Or, que voit-on à la place ? Une transition qui traîne en longueur, des justifications constantes sur « le temps nécessaire pour bien faire les choses », et surtout un pouvoir militaire qui s’installe peu à peu dans la durée.
Chaque jour qui passe sans calendrier précis est un jour de plus pour la junte. Chaque réforme retardée est un prétexte pour prolonger la transition.
Et lorsque viendra l’heure des élections, qui nous dit que le CNRD ne tentera pas de rester sous une autre forme ? Une candidature d’un militaire « civilisé », un gouvernement de façade sous contrôle… le scénario est déjà écrit dans d’autres pays avant la Guinée.
Les Guinéens méritent mieux qu’un bilan en trompe-l’œil
Il est temps de sortir de l’aveuglement et de l’autosatisfaction. Un bilan ne se mesure pas à des discours positifs, mais à des faits. Et en l’état, les faits montrent une transition qui patine, une économie en souffrance et une démocratie en recul.
Oumar Baguissa peut bien chanter les louanges du CNRD, mais la vérité est ailleurs : le régime joue la montre, verrouille le pays et entretient l’illusion du progrès.
Les Guinéens ne veulent pas d’un espoir en trompe-l’œil. Ils veulent des élections crédibles, une justice indépendante, une économie prospère et un État au service du peuple.
Tout le reste, ce ne sont que des illusions bien entretenues.
— conakrylemag


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