Retenu chez les seniors contre le Malawi, Ibrahima Sory Soumah vit le meilleur moment de sa carrière. Le début d’une vie différente. L’édito de Moysekou*.
Au cours de ces dernières années, le chemin de la carrière d’Ibrahima Sory Soumah ’’Diatta’’ a semblé aussi pragmatique que l’une de ses dribbles latérales. Aussi persistante vers le haut niveau du football africain comme vers l’atteinte de son rêve d’enfance : jouer au sein du Syli national senior.
Il a pu traverser le long d’un chemin ascendant, les clubs sénégalais (Thiaroye, Dahra, Ouakam et Jaraaf), à un rôle indispensable à l’AS Kaloum et dans la sélection locale de Guinée. ’
’J’étais touché quand je voyais mes coéquipiers en club être sélectionnés par le Sénégal alors que moi je n’étais même pas connu en Guinée.’’
« Si je reste au Sénégal je ne peux pas réaliser mon rêve de jouer dans une sélection en Guinée. Il y a des joueurs qui viennent en sélection ils ne valent pas mieux que moi. Je vais rentrer tenter ma chance. » disait-il alors, confiant.
Et, la grâce céleste aidant, Soumah a récemment découvert son nom parmi les 22 joueurs sélectionnés par Luis Fernandez pour affronter le Malawi en aller-retour, en éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2017). Une première pour celui qui réalise ainsi son rêve de gosse et l’ambition de son père.
’’En quittant la Guinée pour le Sénégal, mon père m’a demandé une seule chose: c’était de ne pas changer ma nationalité. Durant mon séjour dans ce pays, j’ai respecté cette promesse en dépit des tentations des dirigeants sénégalais des différends clubs que j’ai fréquentés. Je suis fier d’être guinéen.’’
Lorsque le magicien nigérian, Jay Jay Okocha, brillait au Parc des Princes, au tournant du siècle ; le gamin Soumah devient apprenti à FC Kaye, un club informel de Matam, en banlieue de la capitale guinéenne, Conakry.
Et si le sort a un peu reporté l’ascension de Soumah en équipe nationale de Guinée, il l’a aussi suivi dans son passeport où son âge, 41 ans, est une erreur de l’administration guinéenne ! Le corps humain se fatigue et l’endurance de Soumah n’est pas d’un sportif de cet âge, sûrement. Quant à la Fédération guinéenne de football (Féguifoot), somnolente et négligente, elle n’a jamais songé à corriger cela. Elle a d’autres chats à fouetter !
Aussi, à cause de l’amateurisme, la corruption et le semblant d’efforts des dirigeants guinéens, si Soumah arrive à signer dans un grand club aujourd’hui, c’est le Stade de Thiaroye sénégalais qui bénéficiera sa prime de formation !
Cependant, Soumah se souviendra toujours de sa performance qui récolta une victoire précieuse face au Nigeria en quarts de finale du CHAN 2016 au Rwanda. Dans cette joute, son expérience et son talent ont été très utiles pour hisser le Syli local en demi-finale de ce tournoi continental.
A l’image de son idole Lamine Diatta, ex-défenseur international sénégalais, les plus grandes qualités de Soumah sont le travail acharné, la fiabilité et de l’application professionnelle. C’est un milieu qui ferait tout pour gagner des matchs.
En sport, certains moments sont parfois plus importants que de gagner ou perdre un trophée. Le début d’une vie différente pour ’’Diatta’’.
Le labeur, on vous disait, est récompensant.
Moysekou* ,
* CEO de la marque d’équipements sportifs SINDIO, Site: www.sindio.eu , Facebook: https://www.facebook.com/sindiowear/ Twitter: https://twitter.com/sindioo
— conakrylemag