Le Dieu que nous prions est aussi guinéen. Il entend nos prières du jour et celles de la nuit.

Kémosh réapparait en Guinée

Le Dieu que nous prions est aussi guinéen. Il entend nos prières du jour et celles de la nuit. Il écoute nos lamentations dans le silence. Il prend en compte nos souhaits. Ceux que nous exprimons pour nous-mêmes, nos proches et nos ennemis. Quelque soit notre ambition de réussir des changements majeurs dans notre vie, nous croyons avoir le besoin absolu de l’être suprême. Et rien ne semble nous détourner de lui. Du moins lorsque tout va bien. Parce qu’un moment comme celui que nous vivons actuellement dans notre pays de paix, nous éloigne de tous les enseignements que donnent les imams et pasteurs. Nous n’hésitons pas à nous montrer âpres. Nous oublions momentanément les bonnes paroles. Parce que nos religieux non plus ne traduisent pas leurs discours en actes.
Ainsi donc en dehors des mosquées et églises, certains leaders religieux et fidèles, adorent Kémosh. Kémosh du nom de ce Dieu des Moabites, l’un des tous premiers peuples à croire à l’existence d’une divinité. Kémosh qu’on voyait grand, parce que visible. Kémosh est même manipulable, puisqu’on le déplace et le gratifie de sacrifices humains. C’était plutôt bien perçu au 9ème siècle avant Jésus Christ. Les fillettes appelées à mourir à la fête de la fertilité, étaient convaincue qu’elles allaient vivre éternellement. Les prêtresses travaillaient pour la cause. Et pour se montrer plus attachés à leur dieu, les moabites demandaient à Kémosh de donner à leurs ennemis le mal, la peste, la famine, la misère et à leur Roi, joie, santé et de longues années à vivre. Dans la prière, ils ne demandent rien pour eux-mêmes. 
Kémosh semble réapparaître en Guinée au 21ème siècle. Souvent inconsciemment, certains appellent le mal de tous leurs vœux. Nous avons pu entendre des privilégiés du piroguier national en manque de pagaie prier pour lui et seulement pour lui. On consacre parfois des cérémonies entières à implorer la grâce d’un dieu pour sa santé. En voulant le mal pour leurs adversaires qu’ils prennent pour des ennemis. En voulant le bien pour leur protecteur et lui seul, le peuple est oublié. Notre pays ne peut donc échapper de ce fait à la famine et au mal, étant donné que ceux pour qui ils prient Kémosh sont guinéens. Peut être ce dieu qu’ils manipulent à souhait, est tellement obéissant qu’il exauce plus vite que Hala ou Jéhovah. Notre pays est instable, aucune hypocrisie ne peut encore servir à quelque chose. 
C’est pourquoi, nous devons combattre Kémosh et placer Dieu au cœur de nos incantations les plus sérieuses et saines. Dieu nous demande de nous aimer les uns les autres. Il nous invite à accueillir nos ennemis. Notre attachement à notre nation doit nous contraindre à nous occuper de l’essentiel. Nos textes ne sont pas mauvais. C’est ce que nous avons toujours dit. La constitution ne doit pas tuer un seul guinéen. Si les politiques ne sont pas les disciples de Kémosh, ils doivent comprendre nos priorités. Ce qui importe le plus pour l’instant, ce sont les conditions de vie des guinéens dans l’ensemble. Kémosh doit partir, Dieu est mieux. La haine doit disparaitre, la paix doit renaître.

PAR CONAKRYLEMAG.COM
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