Le consensus trouvé entre le parti au pouvoir et l’opposition républicaine sur la désignation des élus locaux au prorata des résultats des élections communales irrite la société civile qui y voit des manœuvres politiciennes pour bafouer la gouvernance locale en Guinée.
Le président du Conseil national des organisations de la Société civile guinéenne (CNOSCG) pense qu’il ne s’agit non pas tout simplement d’élire de gens à la tête des communes, mais de «les rendre redevables» vis-à-vis des populations les ont choisies.
«Les élus doivent rendre compte et respecter leurs engagements. On a une obligation de faire de telle sorte que les populations prennent conscience que les gens ne doivent pas être élus sur une base politicienne, communau- taire ou ethnique, mais que ça doit être des personnes qui ont des projets de société pour la localité et qui ont l’intégrité et la morale nécessaire de retourner l’ascenseur à la population qui les ont choisies».
Dansa Kourouma estime que la désignation des conseillers locaux constitue une menace sérieuse pour la gouvernance locale. Car, précise-t-il, dans ces conditions, les élus ne sont redevables qu’à leurs forma- tions politiques au détriment des citoyens à la base.
«La gouvernance locale est mena- cée par des actes politiques incohérents à travers des accords politiques qui prennent les populations en otage et qui bâillonnent la démocratie à la base et qui feront que les choix de responsables à la base ne sera pas fait sur la base de la confiance, mais sur la base de l’engagement politicien. Cela constitue une menace sérieuse à notre processus démocrati- que».
Et d’ajouter: «Quand les élus ne rendront qu’aux partis politiques qui les ont désignés c’est l’autorité de l’Etat qui va s’effriter».
Par Abdoul Malick Diallo