Présidentielle en Guinée : la junte prépare son coup d’État électoral
La transition guinéenne n’est plus qu’un mot vide de sens. Ce samedi 15 février 2025, à Kaloum, Mory Condé, ministre de l’Urbanisme et figure clé du régime, a fait tomber le masque : Mamadi Doumbouya sera leur candidat.
« Les lois guinéennes n’interdisent à aucun guinéen d’être candidat… Moi, mon candidat, c’est le Général Mamadi Doumbouya. »
L’aveu est limpide. Ce n’est plus une question de transition ou de retour à l’ordre constitutionnel, mais bien un projet d’accaparement du pouvoir par les militaires.
De putschistes à candidats : la trahison des engagements
Quand le CNRD a renversé Alpha Condé en 2021, Mamadi Doumbouya avait promis de ne pas s’éterniser au pouvoir. Il assurait que l’armée n’était pas là pour diriger, mais pour restaurer la démocratie. Trois ans plus tard, la supercherie éclate au grand jour.
Ce que l’on observe aujourd’hui, c’est une manipulation méthodique de l’opinion et une préparation minutieuse d’un coup d’État électoral. En verrouillant l’espace politique, en muselant l’opposition, en réprimant la contestation et en utilisant les ressources de l’État à des fins de propagande, le régime s’assure que Doumbouya reste l’unique option.
Des bilans gonflés pour justifier une candidature
Mory Condé, comme tout bon soldat du régime, tente de vendre un bilan flatteur : travaux à l’aéroport, classement du port autonome… De la poudre aux yeux pour masquer l’échec total de la transition.
Car la réalité est bien différente :
- Un climat politique étouffant, où opposants et journalistes sont traqués.
- Une économie en berne, marquée par l’augmentation du coût de la vie et l’absence de réformes structurelles.
- Un système électoral verrouillé, où aucune élection crédible ne semble possible sous un régime militaire.
Si le pouvoir de Doumbouya était si légitime, aurait-il besoin de réprimer toute voix discordante ?
La Guinée face à un choix crucial
Le discours de Mory Condé n’est que le dernier acte d’une mise en scène bien rodée : préparer l’opinion à une candidature qui ne surprendra personne, mais qui reste une trahison de la parole donnée.
Mais les Guinéens accepteront-ils sans broncher ce énième coup de force ? L’histoire nous enseigne que les transitions détournées finissent rarement bien. Aujourd’hui, le régime joue avec le feu. Et la colère du peuple, elle, ne se manipule pas indéfiniment.
— conakrylemag


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