Comme tout le monde, je veux rendre hommage à nos chères gonzesses à l’occasion 14 février, fête des amoureux. Ne serait-ce que pour obtenir les faveurs de la vieille rombière qui me fait baver depuis quelques années maintenant.
J’avais tout essayé, mais son appétit glouton pour la bière et les brochettes – sans le reste – ne m’avait pas encore permis d’abattre le gibier. Elle m’en demandait toujours trop et je trouve que c’était con d’investir dans une chose qui ne me rapporte rien. J’en avais marre de me faire croquer et escroquer.
Pour le 14 février à venir, j’ai besoin d’une compagnie. Pour ne pas avoir l’air d’avoir abandonné le choléra pour acheter Ebola, j’ai décidé de garder ma vieille sorcière. Cela me semblait pragmatique et surtout plus maîtrisable. Mais c’était mal la connaître.
Dès que je lui ai annoncé la nouvelle, elle ne s’est pas privée de me demander de lui acheter tôt un complet Wax. Je me suis exécuté non sans me mordre les doigts.
En fait, j’ai accepté de faire le sacrifice dans l’espoir de recevoir un bon retour de l’ascenseur. Erreur de gawa. Deux jours après, elle est revenue pour me demander encore des sous pour aller retirer sa robe chez la couturière. Mais il ne me restait plus que 200.000 balles guinéens que j’avais conservés jalousement pour assurer la séance de Guiluxe et partager ne serait-ce qu’un poulet flambé. C’était mal connaître cette gonzesse qui ne pense qu’à me ruiner.
Elle m’a d’abord envoyé un SMS sur mon phone pour me demander de passer la voir. Innocent que j’étais, je n’ai pas mesuré le piège. J’ai cru qu’elle voulait juste me voir pour confirmer notre rendez-vous.
Je me suis même permis de l’inviter pour qu’on échange autour d’une Guiluxe bien transpirante. Mais lorsqu’elle a posé son problème, c’est moi qui me suis mis à transpirer à grosses gouttes. On était le 1er février, donc à quatorze jours de la date fatidique et elle venait de me mettre devant un dilemme.
Si je lui donnais l’argent de la couture, je m’interdisais du coup une sortie bien arrosée le lendemain. Ne rien lui donner, c’était courir le risque de la perdre. J’ai préféré différer la décision pour le soir, histoire d’avoir tous mes esprits.
Et quand vint le moment, je lui ai courageusement annoncé qu’elle pouvait se trouver quelqu’un d’autre pour aller retirer sa robe et que, moi, je me retirais définitivement de son jeu d’escroquerie. Jusqu’au… 31 février.