Siddighi Diallo : faux humanisme ou vrai opportunisme ?

Boubacar Siddighi Diallo, juge improvisé du CNRD, veut « adoucir » la détention de Kassory et Damaro

Boubacar Siddighi Diallo s’est encore illustré dans l’art du zèle et de l’opportunisme politique. Cette fois, il plaide pour que Kassory Fofana, Amadou Damaro Camara et autres anciens dignitaires incarcérés soient placés en résidence surveillée plutôt que de croupir en prison.

Quelle générosité soudaine ! Pourquoi cet élan de clémence pour des hommes que le CNRD a jetés en prison sous prétexte de lutte contre la corruption ? Et surtout, qui est Boubacar Siddighi Diallo pour jouer les juges de moralité et donner des conseils au régime militaire ?

Après avoir applaudi le CNRD quand il traquait ces anciens barons du régime Alpha Condé, voilà maintenant qu’il change de ton et leur trouve des circonstances atténuantes.

Mais que veut réellement Siddighi Diallo ? Un semblant de justice ou juste un coup médiatique pour se repositionner dans le paysage politique ?

Une manœuvre politique déguisée en compassion

Le plaidoyer de Boubacar Siddighi Diallo ressemble davantage à une stratégie politique bien rodée qu’à un véritable souci humanitaire.

• Hier, il soutenait l’incarcération de Kassory et Damaro, aujourd’hui il demande un allègement de leur détention.
• Hier, il chantait les louanges du CNRD, aujourd’hui il cherche à donner des leçons de clémence.
• Hier, il faisait partie de ceux qui réclamaient justice contre les anciens dirigeants, aujourd’hui il veut leur accorder un traitement « humain ».

Une girouette politique en pleine rotation.

Résidence surveillée ? Une justice à double vitesse !

Ce plaidoyer met en lumière une inégalité flagrante dans le traitement des détenus politiques en Guinée.

• Pourquoi Kassory et Damaro bénéficieraient-ils soudainement d’un régime de faveur ?
• Et tous les autres prisonniers politiques, les activistes, les citoyens arrêtés pour avoir osé critiquer le CNRD ?
• Pourquoi certains ont droit à des plaidoyers publics alors que d’autres sont oubliés dans les geôles du régime ?

Si Boubacar Siddighi Diallo était vraiment sincère, il demanderait la fin des arrestations arbitraires et une vraie justice pour tous, pas seulement pour quelques anciens barons du système.

Siddighi Diallo, un opportuniste qui ménage tout le monde

Le personnage n’est pas un novice dans l’art de la navigation politique. Il sait sentir d’où vient le vent et ajuster son discours en conséquence.

• Il veut apparaître comme un modéré, ni trop dur avec le CNRD, ni trop indulgent avec les anciens dignitaires.
• Il cherche à plaire à tout le monde, espérant rester fréquentable auprès des militaires tout en gardant un pied dans le camp des politiciens civils.
• Il prépare peut-être son avenir politique, espérant être vu comme un « sage » qui prône la réconciliation.

Mais cette stratégie d’équilibriste ne trompe personne. Les Guinéens ont déjà trop vu de politiciens opportunistes pour ne pas reconnaître une tentative de repositionnement stratégique.

Et la vraie justice dans tout ça ?

Si le but est d’instaurer une justice équitable, alors la question ne doit pas être de savoir si Kassory et Damaro doivent être en résidence surveillée, mais plutôt de s’assurer que la justice soit indépendante et impartiale.

• Si ces anciens dignitaires ont volé, qu’ils soient jugés de manière transparente.
• Si leur détention est arbitraire, alors qu’ils soient libérés.
• Si le CNRD instrumentalise la justice pour éliminer des adversaires politiques, alors c’est le régime lui-même qui doit être mis en accusation.

Le véritable problème, c’est l’utilisation de la justice comme un outil de règlements de comptes. Tant que celle-ci restera sous contrôle politique, il y aura toujours des détenus de « privilège » et des oubliés.

Siddighi Diallo : le bon samaritain ou le parfait opportuniste ?

Plaider pour la résidence surveillée de Kassory et Damaro, c’est peut-être une manière pour Boubacar Siddighi Diallo de se donner une posture d’homme de dialogue. Mais dans un pays où la justice est à géométrie variable, sa prise de parole ressemble surtout à une tentative de jouer sur tous les tableaux.

Les Guinéens n’ont pas besoin de fausses leçons de morale, encore moins de politiques caméléons qui adaptent leur discours en fonction des circonstances.

Si Siddighi Diallo veut réellement défendre la justice, qu’il commence par dénoncer les abus de pouvoir du CNRD, qu’il exige une justice indépendante pour tous, et qu’il cesse de ménager ceux qui profitent du chaos actuel.

Car une chose est sûre : les faux défenseurs de la morale finissent toujours par être démasqués.