« La Constitution est prête » : le CNRD passe à la vitesse supérieure pour légitimer sa mainmise sur le pouvoir
Le ministre guinéen des Affaires étrangères a annoncé que « la Constitution est prête » et que le pays va « passer aux élections ». Une déclaration qui, sur le papier, pourrait donner l’impression que le CNRD tient enfin ses engagements.
Mais ne soyons pas dupes : cette accélération soudaine du processus constitutionnel n’a qu’un seul objectif : offrir à Mamadi Doumbouya une légitimité électorale taillée sur mesure pour prolonger son règne sous une fausse apparence démocratique.
La question qui se pose est donc simple : cette Constitution a-t-elle été conçue dans l’intérêt du peuple guinéen, ou est-elle juste un instrument de plus dans la stratégie du CNRD pour confisquer le pouvoir ?
Un processus opaque, une Constitution sur commande
Le régime clame que « tout est prêt »… mais prêt pour qui ? Prêt pour quoi ?
- Où est le document final et pourquoi n’a-t-il pas été soumis à un véritable débat national ?
- Pourquoi cette Constitution a-t-elle été rédigée dans l’ombre, sans consultation populaire réelle ?
- Qui sont les véritables architectes de ce texte et quels intérêts servent-ils ?
Depuis le début de la transition, le CNRD manipule les institutions et impose son agenda sans concertation sincère avec les forces vives de la nation. Le dialogue politique a été réduit à une simple formalité, et les décisions sont prises unilatéralement par la junte.
Des élections… mais sous contrôle total de la junte
Après cette annonce, le régime veut faire croire qu’il va rapidement enclencher le processus électoral. Mais peut-on réellement parler d’élections libres et crédibles dans un contexte où :
- Les opposants sont intimidés, arrêtés ou contraints à l’exil.
- Les médias indépendants subissent une pression constante.
- Le fichier électoral et les institutions chargées du scrutin sont entièrement sous contrôle du CNRD.
La vérité, c’est que Doumbouya et son clan avancent à grands pas vers un scénario bien connu : un simulacre de scrutin où tout est verrouillé à l’avance, aboutissant à un « plébiscite populaire » pour entériner sa présidence.
Le CNRD n’a jamais eu l’intention de céder le pouvoir. Il l’a conquis par la force et cherche désormais à se l’approprier définitivement en s’inventant une légitimité électorale.
Un timing suspect : pourquoi cette précipitation soudaine ?
Si cette Constitution est réellement « prête », pourquoi le régime semble-t-il soudainement si pressé ?
- Est-ce pour anticiper une montée de la contestation populaire qui devient de plus en plus incontrôlable ?
- Est-ce sous la pression de la communauté internationale qui exige des avancées concrètes sur la transition ?
- Ou est-ce simplement parce que tout est déjà ficelé et que Doumbouya veut officialiser son maintien au pouvoir avant que la situation ne lui échappe ?
Une nouvelle Constitution… pour un vieux système
Depuis l’indépendance, chaque régime autoritaire en Guinée a écrit « sa » Constitution pour justifier son maintien au pouvoir.
- Sékou Touré a façonné un État à sa mesure avec une Constitution autocratique.
- Lansana Conté a imposé ses propres règles pour durer.
- Alpha Condé a manipulé le texte fondamental pour s’offrir un troisième mandat.
- Aujourd’hui, Mamadi Doumbouya suit exactement le même schéma.
Il ne s’agit pas d’une refondation démocratique, mais d’une continuité du système dictatorial guinéen sous un nouveau visage.
Il ne s’agit pas d’une refondation démocratique, mais d’une continuité du système dictatorial guinéen sous un nouveau visage.
Le peuple acceptera-t-il cette supercherie ?
Le CNRD pense qu’il peut duper tout le monde en avançant à marche forcée vers une nouvelle Constitution et des élections contrôlées.
Mais le peuple guinéen n’est pas dupe. Les mêmes méthodes donnent toujours les mêmes résultats : oppression, révolte, et chute brutale du régime.
Si cette Constitution est une imposture, si ces élections sont une mascarade, alors le pays risque d’entrer dans une nouvelle ère d’instabilité, car les Guinéens refuseront d’être les spectateurs passifs d’une dictature électorale déguisée.
Le CNRD joue un jeu dangereux… et il pourrait être le premier à en payer le prix.
— conakrylemag


UFDG : un plan « B » pour reconduire à sa tête son leader historique, Cellou Dalein Diallo.
Guinée : On rêvait de Rawlings, on se réveille avec Doum-Biya
Guinée : Quand les Gardiens de la Liberté Deviennent les Architectes de la Censure
Avis de recrutement : le site d’informations conakrylemag.com recherche 1 journaliste/reporter!
4. Service de traduction en ligne
Pourquoi le bâtonnier s’acharne t’il contre des magistrats est-ce pour régler des comptes ?
La plus grande hypocrisie de l’histoire politique de la Guinée
Guinée : une semaine décisive sous le signe du référendum constitutionnel et de l’attente présidentielle
Palestine: Une tragédie incroyable par Isidoros Karderinis