Morissanda et la Constitution : Quand l’ignorance devient une ligne de défense
Le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, vient de livrer une déclaration aussi surréaliste que révélatrice sur la nouvelle Constitution guinéenne :
« Un ministre des Affaires étrangères n’en sait absolument rien par principe au départ. »
Ainsi donc, un haut responsable du gouvernement, censé représenter la Guinée sur la scène internationale, admet publiquement son ignorance totale sur un texte aussi fondamental que la Constitution ?
À ce niveau d’incompétence assumée, on hésite entre malaise et consternation.
Une Constitution écrite en cachette ?
La déclaration de Morissanda Kouyaté ne fait que confirmer ce que tout le monde soupçonnait déjà : le projet de Constitution est rédigé dans l’opacité la plus totale, sans consultation réelle, et surtout, sans que même les ministres ne sachent exactement de quoi il retourne.
Depuis des mois, le CNRD entretient le flou, jonglant entre promesses vagues et faux débats citoyens, pendant que les décisions se prennent dans l’ombre, à l’abri des regards indiscrets.
Mais alors, qui rédige réellement cette Constitution ?
- Des experts indépendants ou des technocrates aux ordres de la junte ?
- Une commission représentative du peuple ou un cercle restreint de fidèles du régime ?
- Un texte destiné à refonder la Guinée ou un outil taillé sur mesure pour Mamadi Doumbouya ?
Morissanda, un ministre ou un simple figurant ?
Si le chef de la diplomatie guinéenne reconnaît ne rien savoir sur la future Constitution, cela pose une question de fond : quelle est l’utilité de ce gouvernement ?
- Les ministres ne sont-ils que des exécutants, exclus des véritables décisions ?
- Sont-ils simplement là pour réciter des discours et défendre des choix qu’ils ne maîtrisent même pas ?
- Comment peut-on négocier avec des partenaires internationaux si le chef de la diplomatie lui-même ignore les fondements juridiques du pays qu’il représente ?
À ce rythme, le prochain communiqué du gouvernement pourrait bien être : « Nous découvrons la Constitution en même temps que vous. »
Un aveu inquiétant pour la démocratie
Cette sortie de Morissanda prouve une chose essentielle : le CNRD ne travaille pas pour une transition transparente et inclusive, mais pour une transition opaque et contrôlée.
- Une Constitution élaborée sans transparence est une Constitution illégitime.
- Un ministre qui avoue son ignorance sur un sujet aussi crucial ne mérite pas sa fonction.
- Un régime qui garde secrète la règle fondamentale du pays ne cherche pas à organiser une élection libre, mais à verrouiller le pouvoir.
La suite est-elle déjà écrite ?
Morissanda Kouyaté n’a peut-être rien voulu dire, mais sa déclaration en dit long : le peuple guinéen risque de se retrouver avec une Constitution imposée d’en haut, sans véritable consultation démocratique.
Le CNRD espère-t-il nous faire avaler ce texte comme une simple formalité avant de légitimer un projet de maintien au pouvoir ?
Si c’est le cas, ils feraient bien de se rappeler une chose : une Constitution imposée ne garantit jamais une stabilité durable.
Et les Guinéens, qui ont déjà connu trop de manipulations politiques, ne se laisseront pas duper indéfiniment.
— conakrylemag


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