Tensions et Suspension de l’Audience dans l’Affaire du 28 Septembre : Les Avocats de Dadis Camara Menacent de Se Retirer
Conakry, Guinée – L’audience du procès concernant le massacre du stade de Conakry en 2009 a été suspendue dans un climat de tension croissante. Les avocats de la défense, notamment ceux de l’ancien capitaine Moussa Dadis Camara, ont exprimé de sérieuses préoccupations concernant leur sécurité, menaçant de suspendre leur participation au procès.
Lors de l’ouverture du procès ce lundi 13 novembre, Me Jocamey Haba, l’un des avocats de la défense, a mis en lumière les menaces pesant sur les avocats depuis la présumée tentative d’évasion de certains de leurs clients le 04 novembre dernier. Cette situation a attiré l’attention de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale, sur les défis auxquels sont confrontés les avocats dans cette affaire hautement sensible.
Me Haba a alerté le tribunal, le parquet, ainsi que l’opinion publique sur l’impossibilité pour eux de travailler sereinement dans ces conditions. Il a souligné que la cellule de l’ancien capitaine Dadis Camara est davantage surveillée par des éléments des forces spéciales que par des gardes pénitentiaires, ce qui complique davantage leur travail.
Face à cette situation, le conseil de Moussa Dadis Camara a clairement indiqué qu’ils pourraient se retirer du procès si des mesures adéquates ne sont pas prises pour garantir leur sécurité. Cette déclaration a mis en lumière les enjeux de sécurité et les défis logistiques auxquels sont confrontés les participants au procès.
Le ministère public, de son côté, a répondu qu’il n’était pas de sa responsabilité d’assurer la sécurité des avocats. Concernant les conditions de travail à la maison centrale, le substitut du procureur, Elhadj Sidiki Camara, a conseillé aux avocats de se tourner vers l’administration pénitentiaire.
Dans ce contexte tendu, le président du tribunal, le juge Ibrahima Sory Tounkara, a pris la décision de suspendre l’audience. Cette suspension soulève des questions sur la continuité du procès et la manière dont les préoccupations de sécurité et les droits des accusés seront gérés dans les prochaines étapes de ce procès historique.
La situation actuelle dans l’affaire du 28 septembre 2009 en Guinée reste donc incertaine, avec des implications importantes pour la justice, la réconciliation et le respect des droits de l’homme dans le pays.
Binta Barry pour conakrylemag.com