Dans nos sociétés africaines, la femme est toujours considérée comme le « sexe faible »

Dans nos sociétés africaines, la femme est toujours considérée comme le « sexe faible », même si certaines ont prouvé le contraire depuis le temps de la résistance. Des petites filles sont laissées pour contre, des femmes malades et enceintes meurent pour causes de non assistance sanitaire, des diplômées sont soumises à des tests sexuels pour décrocher un job ou un stage, Elhadj Ousmane Baldé est sociologue il a proposé une analyse du sujet qu’il renomme « Patience, ça ira ! », à votre site actu-elles.info, lisez !

Elhadj Ousmane Baldé

Elhadj Ousmane Baldé

« Les femmes sont le plus souvent laissées derrière quand il s’agit de prendre d’importantes décisions sur comment faire bouger les choses afin d’avancer, socialement, économiquement et politiquement. Cette situation n’est pas fortuite. Ceci est une production des sociétés. Combien sont celles, aujourd’hui qui soutiennent leurs modestes familles, financièrement ? Elles sortent tôt le matin, rentrent tardivement le soir, tout cela ça va. Elles ne méritent que de l’attention…au moins, une petite considération,…celles qui pleurent en silence, car la société ne leurs autorisent pas ou du moins ne leurs donnent pas la chance de se faire entendre, elles ne sont pas écoutées, tout ce dont on peut leur dire, c’est ‘patience’, ça ira…ça ira !

Les sociétés à travers l’éducation inculquent dans l’esprit de la femme qu’elle représente le maillon « faible » de la société. Changer cette tendance demande plus de temps et d’énergie parce que, c’est un problème engravé dans le mental pour longtemps.

     Récemment, en surfant sur le web, qu’est-ce que j’aperçois, une jeune fille mariée de force à un jeune homme et qui finalement n’a pas su accepter cette injustice sociale qu’est le mariage de force, elle poignarda le jeune homme. Que dira-t-on de cette action ? Crime ou légitime défense ? Dans tous les cas, sociologiquement, je ne pourrai guère classer celle-là parmi les « criminels d’occasion » qui agissent selon la réunion de certaines circonstances, je ne renie pas l’acte mais ce qui a causé l’acte est plus fort que l’effet qui en est advenu.

Dans les rues, les petites filles sont nombreuses, elles sortent très tôt non scolarisées, elles vendent divers articles, tels que les coyah yé (eau minérale made in guinea NDLR) en s’exposant à des dangers, car la vente consiste à attendre les véhicules qui font un stationnement momentané sur divers points stratégiques, Gomboyah (quartier de la Guinée NDLR) en est l’exemple éloquent de ce scénario, pourtant, c’est la route nationale, des ministres passent, des responsables passent, personne n’en parle, on s’en tape, tant que ce ne sont pas nos filles, nos connaissances, les autres passent inaperçus ! 

     Le mieux à faire, c’est de quitter les « slogans » pour aller vers les « actions ». Les différents groupes qui sont dans la lutte pour l’émancipation de la « femme » doivent être plus efficients. On sait que ce n’est pas facile, mais il faut une stratégie intelligente et une persévérance absolue. L’équité doit être effective, chaque sexe doit avoir son due. Les parents même donnent plus de chances aux hommes qu’aux femmes, dans l’éducation moderne (l’école). Beaucoup sont, ces jeunes filles qui cessent les classes, par conséquence du « mariage précoce », cupidité des parents attirés par l’argent quelques fois. Certaines femmes à cause de la mauvaise condition sanitaire, donnent une vie pour une autre, elles se sacrifient, elles préfèrent en mourir. Bien que le président ait eu l’initiative de rendre la « césarienne » gratuite, bien que non effective cette loi, elle était au moins preuve de bonne foi. Combien sont ces médecins qui marchandent dans leurs services, qui demandent « argent » avant « service » même si c’est « urgent » ? Mais non, nous les disons, patientez-vous ! Même asphyxiées par l’injustice, il ne faut pas qu’elles se plaignent, leur silence est plus adorable que leurs protestations, c’est cela la réalité d’aujourd’hui.

Au-delà de tout, avoir le moindre job est synonyme de « calvaire » pour les femmes, même avec qualification à l’appui, que de boucs dans les différents services qui troquent les postes, pur droit de cuissage. Il faut seulement que le chef du service ait accès à la sexualité de la candidate pour valider sa candidature ou pour la maintenir.  Pour Goffman, sociologue américain, il faut établir un équilibre entre les deux sexes. Les femmes doivent être considérées comme des coparticipantes et non des objets ou des sujets qui subissent. La perspective actuelle doit changer. L’homme ne devrait pas être vu comme l’épicentre. Les deux sexes doivent coexister, un ne doit être au-dessus. La discrimination et les feelings de supériorité sont des « construits » sociaux. Les solutions seraient :

-Eduquer la société en soulignant l’importance de  la femme, car ceci peut combattre l’idée égocentrique masculine.

-Promouvoir effectivement l’équité genre.

Car au-delà de tout, cette problématique du genre qui se veut comme alternative pour lutter contre l’injustice et la discrimination basées sur la bio-morphologie de certains doit être renforcé pour atteindre l’objectif. Une société avec un taux de ségrégation du genre faible a toutes les chances d’activer et de tirer profit du potentiel de la gent féminine. Pour l’instant, tout ce qu’on entend quotidiennement, c’est : patience, ça ira ! »

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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