Afrique

Prison à vie pour les auteurs des attentats de Kampala en 2010 

Cinq auteurs du double attentat qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010 ont été condamnés vendredi à la prison à vie après avoir été jugés coupables de « terrorisme » pour ce qui fut la première action d’envergure en dehors de leurs frontières des shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda.

Deux autres accusés ont été condamnés à des peines de 50 ans de prison.

Le 11 juillet 2010, en pleine retransmission de la finale de la Coupe du monde de football entre les Pays-Bas et l’Espagne, des engins explosifs avaient ravagé un bar et un restaurant de la capitale ougandaise, faisant, en plus des morts, des dizaines de blessés.

« Je ne pense pas que la peine de mort apaiserait les victimes et permettrait à la société d’oublier la peine indélébile qu’elle a subie », a expliqué le juge Alfonse Owiny-Dollo de la Haute Cour de Kampala, rappelant que l’accusation avait requis la peine capitale vendredi matin contre les sept hommes, dont le cerveau du groupe, Issa Ahmed Luyima.

Affirmant que « la société (ougandaise, ndlr) vit dans la crainte » à la suite de ce double attentat, le juge a argué que les actes terroristes visant « les non-combattants, les gens innocents (…) sont des plus répugnants et ne peuvent être justifiés par quelque cause que ce soit ».

Le double attentat de Kampala avait été commis, selon les shebab, en représailles au déploiement dès 2007 de troupes ougandaises au sein de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui y combat les islamistes.

« Certains parmi les victimes étaient fermement opposés à ce déploiement », a soutenu le juge. « Une tuerie aveugle doit être punie de manière proportionnelle ».

L’accusation a malgré tout salué les peines prononcées. « Justice a été rendue », a affirmé Jane Okuo, porte-parole du procureur général.

Caleb Alaka, un des avocats de la défense, a qualifié de « bonne chose » le fait qu’aucun de ses clients n’ait été condamné à mort. « Au vu des circonstances dans cette affaire, la peine semble juste », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il consulterait ses clients en vue d’un éventuel appel.

Si la peine de mort est bel et bien prévue par le code pénal ougandais, elle n’a plus été appliquée depuis des années.

– ‘Lavage de cerveau’ –

Les sept condamnés, quatre Kényans, deux Ougandais et un Tanzanien, avaient été jugés coupables jeudi de terrorisme, meurtres et tentatives de meurtre. Leur peine faisait l’objet d’une audience séparée.

Cinq autres hommes avaient été acquittés de ces mêmes charges, mais sont toujours en état d’arrestation, selon Caleb Alaka. « Je ne sais pas pourquoi il sont en détention alors qu’ils ont été acquittés. A ma connaissance, il n’y a pas d’autres charges retenues contre eux ».

Un treizième homme a été condamné vendredi à des travaux d’intérêt général pour des charges relativement mineures.

Vendredi matin, la défense avait invoqué des circonstances atténuantes pour obtenir des peines plus clémentes que celles requises, notant la jeunesse des accusés au moment des faits, qui les rendait vulnérables à « un lavage de cerveau ».

Deux hommes avaient déjà été jugés coupables en 2011 pour leur rôle dans les attaques de 2010 et condamnés à des peines de 25 et 5 ans de prison.

Après Kampala, les shebab avaient perpétré des attentats de grande envergure au Kenya voisin, dont l’armée a intégré l’Amisom en 2011.

Ils ont ainsi revendiqué l’attaque contre le centre commercial Westgate de la capitale kényane Nairobi, qui avait fait au moins 67 morts en 2013, et celle contre l’université de Garissa (est du Kenya) en avril 2015, dans laquelle au moins 148 personnes, dont 142 étudiants, avaient été froidement abattus.

 

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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