Au pouvoir depuis trois ans, le président guinéen continu de gérer un pays en crise depuis son investiture. Les dernières élections législatives marquent la fin d’une transition prolongée depuis décembre 2008, au lendemain du décès de Lansana Conté. Trois ans après, les appréciations divergent autour du bilan du Chef de l’Etat.
La mouvance présidentielle décrit un pays démocratique reconstruit. L’opposition de son côté parle d’un bilan désastreux sur tous les plans. Par ailleurs, son chef de fil, souligne que tout n’est pas mauvais. Cellou Dalein Diallo reconnait que son adversaire a enregistré des acquis positifs.
« Le bilan d’Alpha a eu des acquis qui peuvent être considérés comme positifs pour la Guinée comme l’atteinte du point d’achèvement PPTE. C’est un processus qui était enclenché depuis le régime du Président Lansana Condé« , reconnait l’ancien premier ministre. Poursuivant, il soutient que l’atteinte du PPTE n’a pas été ressentie dans les conditions de vie de guinéens. « La pauvreté s’est accentuée depuis l’arrivée de M. Alpha Condé au pouvoir« , martèle-t-il.
Cellou Dalein Diallo n’a pas manqué de critiquer la gestion du Président Alpha Condé. Rappelant les nombreuses usines fermées notamment celle de Fria, le patron de l’UFDG estime qu’au lieu de créer de l’emploi, le régime a favorisé plutôt le chômage. D’après lui, le tissu social est menacé, ce qui plane le pays dans une menace d’instabilité politique et sociale. L’opposant n’a pas manqué de citer une cinquantaine de morts tués dans « des manifestations pacifiques » et de centaines de blessés. Sur le plan politique, le chef de fil de l’opposition affirme que les dernières élections législatives ont été truquées pour permettre à la mouvance présidentielle d’avoir une majorité au parlement. « Une grande partie des guinéens ont été privés de vote« , estime Cellou Dalein Diallo.
A l’issue du scrutin parlementaire du 28 septembre, le parti au pouvoir a obtenu une courte majorité devant l’opposition. La convocation de la première session de l’assemblée nationale est toujours attendue. Trois ans après l’investiture du président Alpha Condé, ses opposants ne ratent pas d’occasion pour critiquer sa gouvernance. L’opposition espère tout de même le renverser par les urnes en 2015. Le combat politique s’annonce donc rude entre les deux camps pendant la prochaine présidentielle.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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