Il l’a fait savoir encore ce vendredi 1er mai 2015, à l’occasion de la fête internationale du travail dont il a présidé au Palais du Peuple à Conakry.
« Nous avons hérité d’un système sanitaire obsolète, alors que pendant la période coloniale on soignait les gens gratuitement. Mais le PDG est venu au lieu de laver le bébé et jeter l’eau sale, on a jeté le bébé avec l’eau sale. Voilà une première vérité. Le PDG a fait le camp Boiro, il y a eu des arrestations, il y a eu de la dictature, mais aussi il a laissé plus de cent usines.
Nous avons trois régions qui peuvent rendre la Guinée autosuffisante sur le plan alimentaire. Pourquoi nous importons 300.000 tonnes de riz par an ? Les cadres guinéens auraient dû savoir que le Gouverneur Rolland Pré avait fait un plan de développement qui aurait permis à la Guinée d’aller très loin.
Lorsqu’il a constaté que la France allait perdre la guerre d’Indochine, il avait décidé de faire de la Guinée le grenier de l’union française. Le colonisateur français avait fait toutes les études pour le barrage de Konkouré.
Tous les plans étaient prêts. Y compris les aménagements agricoles. Mais les conditions dans lesquelles nous avons pris l’indépendance ont amené le Gouvernement français à avoir une attitude totalement contraire à toute forme d’humanité. Ils ont emporté les plans. On ne pouvait plus faire les barrages », a-t-il dit.
A cette occasion, Alpha Condé est revenu sur le décès de son frère :
« Moi j’ai eu le malheur de ne pas connaitre les cadres guinéens. C’est mon frère [Malick Condé, ndlr] qui connaissait les cadres guinéens. Mon malheur est qu’il est mort quatre jours avant mon investiture. Sinon la moitié des membres du gouvernement n’aurait pas été membres du Gouvernement. Parce que lui, il les connaissait, il savait qui était qui ».
Parlant d’autres difficultés, il a rappelé en disant qu’il a hérité d’un pays et non d’un Etat, parce que c’était de l’anarchie totale, où on attrapait un voleur au lieu de l’amener au commissariat, on le tuait.
— conakrylemag