Une association civile camerounaise non déclarée a engagé, depuis vendredi sur les réseaux sociaux, une campagne visant à mettre en garde les populations contre l’essai vaccinal sur la fièvre hémorragique Ebola qualifié de ‘’très dangereux’’ pour la santé humaine.
‘’Ce n’est que la version d’essai, elle est donc très dangereuse. Ils proposent de l’argent pour administrer un vaccin ! Cela pourrait tuer des gens et infecter tous leurs proches. Il est impératif de sauver des vies. Les Africains ne sont pas des cobayes », peut-on lire.
Dans le même temps, le Southern Cameroon National Congress (SCNC), un mouvement politique anglophone qui prône la sécession des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, a rejeté ‘’avec véhémence et sans équivoque le vaccin soi-disant contre Ebola ».
Dans un communiqué officiel, il demande à toutes les autorités traditionnelles, associations culturelles, de jeunes et de femmes ainsi que les leaders religieux, de passer le message du boycott aux populations sur une initiative à propos de laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ‘’n’a pas encore fait de déclaration » à ce jour.
Et de demander aux autorités camerounaises d’être, elles-mêmes ainsi que les membres de leur famille, les premiers cobayes.
Face à la résistance ainsi constatée sur le terrain, le ministère de la Santé publique a décidé de l’enrôlement de 120 de ses personnels comme volontaires à l’essai vaccinal volontaire baptisé ‘’ChAd3-EBO-Z », moyennant une indemnité de 5000 FCFA..
Le Cameroun s’est engagé à mobiliser 400 volontaires pour le programme volontaire des essais cliniques du vaccin contre la fièvre hémorragique Ebola sur les sites de Yaoundé (Centre) et Bamenda (Nord-Ouest), jusqu’en fin novembre prochain.
Initié par la firme GlaxoSmithKline, avec le soutien notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cet essai vaccinal volontaire est destiné à des individus âgés de plus de 18 ans. Ils doivent être en bonne santé et au préalable bénéficier d’un examen clinique et biologique approfondi et gratuit ainsi que d’un suivi médical rapproché durant toute la durée de l’étude qui court sur un an.
S’agissant de la sécurité des sujets, les autorités du pays, qui à ce jour n’a enregistré aucun cas d’Ebola, ont indiqué qu’une police d’assurance avait été contractée par le laboratoire pour la prise en charge ou l’indemnisation de tout effet indésirable, grave et inattendu.
— conakrylemag