Bac 2025 en Guinée : seulement 32,33 % de réussite, les résultats annoncés pour ce samedi

C’est désormais officiel : les résultats du baccalauréat unique session 2025 seront disponibles ce samedi 19 juillet. L’annonce a été faite ce vendredi matin par Youssouf Boundou Sylla, Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Pré Universitaire et de l’Alphabétisation. Selon ses précisions, le taux d’admission national s’élève à 32,33 %, confirmant une nouvelle fois les difficultés structurelles que traverse le système éducatif guinéen. Un chiffre qui suscite à la fois inquiétude, résignation et, pour certains, un appel à une réforme en profondeur.

Un taux en baisse, mais peu surprenant

Avec un taux d’admission de 32,33 %, la session 2025 s’inscrit dans la continuité des dernières années marquées par une sévérité croissante dans la correction et la volonté affichée des autorités de restaurer la crédibilité de l’examen. Ce chiffre, bien que faible, n’étonne plus vraiment l’opinion publique guinéenne, habituée à des taux oscillant entre 25 et 35 % depuis le tournant de la « tolérance zéro ».

Cette orientation, initiée sous les gouvernements précédents, visait à enrayer les fraudes, les complicités dans les centres d’examen et à renforcer la valeur du baccalauréat. Mais au fil du temps, elle a aussi mis en lumière les lacunes béantes de l’école guinéenne : enseignants mal formés, programmes déphasés, infrastructures précaires, et un système d’évaluation trop souvent déconnecté des réalités pédagogiques.

Des disparités régionales attendues

Si les chiffres globaux ont été annoncés, la répartition par filière et par région n’était pas encore disponible au moment de l’annonce. Toutefois, comme lors des sessions précédentes, des disparités marquées sont attendues. Les établissements privés ou les grandes écoles de Conakry affichent traditionnellement des résultats supérieurs à la moyenne nationale, alors que de nombreuses zones rurales peinent à dépasser les 20 % d’admission.

Ces écarts traduisent des inégalités d’accès à une éducation de qualité, mais aussi l’effet cumulatif des conditions sociales, économiques et géographiques sur les chances de réussite des élèves.

Une épreuve qui interroge l’avenir

Le baccalauréat guinéen continue de susciter un débat profond : à quoi prépare-t-il réellement ? Beaucoup d’admis, une fois franchie cette étape, se heurtent à un enseignement supérieur sous-financé, désorganisé, et souvent inadapté aux défis du marché du travail. D’autres, par manque de moyens ou de débouchés, renoncent aux études pour chercher un emploi précaire.

Le faible taux d’admission devient alors le miroir d’un double échec : celui d’un système qui ne parvient ni à former efficacement, ni à orienter utilement sa jeunesse. Et si certains responsables saluent la « rigueur » retrouvée, d’autres y voient le signe d’un abandon silencieux des générations futures.

Une attente sous tension

L’annonce de la publication imminente des résultats suscite une forte attente à travers le pays. Pour les milliers de candidats et leurs familles, c’est l’aboutissement d’un long parcours semé d’incertitudes et de sacrifices. Les réseaux sociaux, les sites du ministère de l’Éducation et les plateformes partenaires seront massivement consultés dès les premières heures de samedi.

Mais cette attente est aussi teintée de stress et de frustration. Car pour plus de deux tiers des candidats, l’annonce du jour signifiera l’échec. Et dans un contexte socio-économique tendu, cette nouvelle pourrait avoir un effet délétère sur le moral des jeunes et des familles déjà durement éprouvées.

Entre rigueur et impasse éducative

Le taux de réussite de 32,33 % au baccalauréat 2025 en Guinée s’inscrit dans une tendance lourde de sélectivité renforcée. Si la volonté de restaurer la valeur de l’examen est compréhensible, elle ne saurait masquer les failles structurelles d’un système éducatif à bout de souffle. La performance d’un pays ne se mesure pas seulement au filtre d’un examen final, mais à sa capacité à former massivement, équitablement, durablement.

Ce samedi 19 juillet, des milliers de jeunes Guinéens connaîtront le verdict d’une année, d’un cycle, souvent d’un rêve. Pour les heureux admis, ce sera une ouverture. Pour les recalés, une remise en question. Pour tous, un appel à ce que l’éducation en Guinée cesse d’être une loterie.