C’était il y a juste un an, jour pour jour: le juge Mangadouba Sow condamnait « Thianguel » à la réclusion criminelle à perpétuité.

C’était il y a juste un an, jour pour jour: le juge Mangadouba Sow condamnait « Thianguel » à la réclusion criminelle à perpétuité.

Je dis « Thianguel », même avec cette orthographe pour les raisons que vous comprendrez dans ce post. Je vais vous donner quelques informations sur cette affaire, pour éclairer la lanterne de quelques personnes:
1- Personnellement, c’est à la radio que

j’ai appris mon inculpation (prénom+nom+pseudo), par une des parties engagées dans l’affaire. Autrement dit, je n’ai jamais été convoqué à aucun moment de la procédure, ni par un OPJ ni par un juge. Je précise que pendant les 4 mois que les enquêtes ont duré, j’étais à Conakry: les matins au QG de l’UFDG, ou à l’ISIC de Kountia (où je donnais des cours), ou à Lynx FM (pour mes chroniques) ou au Centre culturel franco guinéen (puisque j’étais en pleine création de mon spectacle Danse avec le Diable que j’ai présenté en avril 2016). Ce qui veut dire que si un représentant de la justice avait voulu me donner une convocation, ça n’aurait pas été la mer à boire… mais sûrement que le projet était ailleurs.

Qu’on ne me dise pas que Cellou était au courant de mon inculpation et qu’il ne me l’a pas dit. Parce que Cellou n’est pas gendarme, policier ou juge pour me donner une convocation. Celle-ci est personnelle. Donc, si on a des griefs contre moi, c’est à moi qu’on s’adresse, pas à Cellou. Mais je connais parfaitement le dessein des tenants de cette théorie. Ils se fatiguent.

2- Officiellement, dans aucun document, il n’est mentionné les raisons qui ont conduit à l’inculpation de « Thianguel ». C’est à dire qu’on a dit que quelqu’un est inculpé sans dire qu’est ce qu’il a fait exactement pour être inculpé. Et même à la condamnation, le juge n’a pas donné aucune raison. Ceux qui étaient au tribunal ce jour peuvent témoigner;

3- Dans tout le dossier, c’est « un certain Thianguel, qui se dit Chargé de communication de l’ufdg (je cite là les mots exacts du dossier) qui est inculpé et aussi condamné. Autrement dit, les informations liées à l’identité de ce « Thianguel » ne sont mentionnées nulle part. C’est normal, vous me direz, puisque la personne associée à ce pseudo n’a jamais été convoquée pour être entendue;

4- Officieusement, on dit que Thianguel (sous-entendu évidemment moi) aurait empêché les journalistes de filmer parce que l’UFDG aurait planifié un assassinat contre quelqu’un et qu’on n’aurait pas voulu qu’il y ait des images compromettantes de ce supposé assassinat. Questions: un chargé de communication n’a-t-il pas le droit de refuser à un journaliste de prendre les images d’un événement de son organisation, qui plus est un événement privé (puisqu’il s’agissait non pas d’une assemblée générale, mais plutôt d’une réunion de bureau exécutif, ouverte uniquement aux membres)?

Depuis quand refuser à quelqu’un de filmer est-il un crime? Comment « Thianguel » aurait-il empêché des journalistes de faire leur travail, pendant que ceux-ci étaient dehors et lui dans la cour dont les portes étaient barricadées et où il y a une bataille rangée? A-t-il le pouvoir divin d’être en même temps dans la cour et dehors? S’il a empêché aux journalistes de filmer, comment se fait-il quand même qu’il y ait eu des images qui ont circulé même sur Internet?

5- À la condamnation, le Procureur a requis l’acquittement pour, dit-il, « non identification du prévenu ». Il estime donc que « Thianguel » n’est pas une identité. Mais, le juge décide quand même de condamner « Thianguel ». Certains diront qu’il n’est pas obligé de suivre le réquisitoire du procureur.

Soit! Mais comment se fait-il qu’il libère les présumés coupables et condamne un présumé complice? Autrement dit, on ne trouve pas de coupable, on dit que personne n’est coupable, mais que quelqu’un est complice. Le complice est complice de qui, puisque personne n’est coupable?

6- Dans le dossier d’accusation, un mandat d’arrêt est délivré contre « Thianguel » dès le 15 février, autrement dit dix jours après les événements. Ce qui veut dire que toute convocation (s’il y en avait une) était synonyme d’arrestation.

7- Deux autres personnes qui ont été condamnées et contre lesquelles il y a des mandats (au même titre que « Thianguel ») dans cette affaire circulent librement à Conakry.

Une d’entre elles étaient même souvent présentes dans les couloirs du tribunal pendant le procès, si je m’en tiens aux informations de certains confrères qui ont couvert les assises. Ce qui est sûr, un des gars avaient affirmé un moment avoir échappé à une tentative d’assassinat de la part de gardes de Cellou et à l’époque il paradait dans les médias et sur Internet pour expliquer les conditions dans lesquelles il a échappé à ce meurtre; mieux, il est allé dans une gendarmerie porter plainte. Allez savoir pourquoi ces gens ne sont pas inquiétés et on ne parle que de « Thianguel »

8- Personnellement, Souleymane BAH, je suis désormais persécuté même en dehors de la Guinée. Il y a un mois, j’ai été recruté par une institution internationale comme consultant en communication.

À peine arrivé et que j’ai commencé à travailler, moins d’une semaine après avoir démarré mon travail, mon contrat à été résilié. Purement et simplement. Raison invoquée par l’employeur: mon appartenance à un parti politique de l’opposition dans mon pays.
Voilà les faits.

Je ne suis pas juriste. Je liste juste des éléments que j’estime bizarres, sur la base de la petite intelligence que Dieu m’a affectée. En tous les cas, ce que je dis là n’est pas spéculations. Ces éléments sont tous vérifiables.

Tout est contenu dans le dossier que j’ai réussi à me procurer.
Toute cette injustice est difficile à supporter à la fois pour moi et ma famille. Mes adversaires veulent me briser. Ils peuvent continuer à essayer. J’ai été élevé dans la foi que tout ce qui arrive à l’homme est le fait du destin.

Un jour ou l’autre, ceux qui s’acharnent contre moi seront connus. En attendant, je continuerai à me battre. Puisque je n’ai jamais rien fait à personne qui justifie cette cabale. Si je dérange quelqu’un, j’en suis désolé. Mais mon combat continuera parce que j’aime trop la Guinée pour abandonner ma lutte. Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité.

Par contre, mes convictions, je les défendrai envers et contre tout. Merci à tous pour votre soutien. Ma fierté est de savoir que la grande majorité de mes compatriotes n’ont pas marché dans cette folie. Et surtout que j’ai eu des soutiens au-delà de mes appartenances ethnique et politique, donc même chez mes adversaires politiques. Dans un pays où l’appartenance politique et ethnique est le baromètre de tout jugement, je suis fier d’avoir brisé ces clivages. C’est certainement ma plus grande fierté. Croyez-moi. Sachez une chose: je ferais tout pour mériter votre confiance et votre solidarité et votre fraternité. Merci pour tout.

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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