Malgré son insatiable envie d’aller aux élections en février 2017 comme le prévoit l’Accord politique du 12 octobre 2016, l’opposition républicaine semble plutôt accepter l’idée d’un nouveau report pour les mois de mars ou avril.
Son porte-parole qui fait égale- ment partie du Comité de suivi de l’application de l’Accord confirme qu’ «effectivement, le mois de février n’est pas tenable pour l’organisation des commu- nales parce qu’il n’y a pas une volonté manifeste de la Ceni de nous accompagner dans la mise en œuvre de cet Accord».
Au niveau du Comité de suivi, explique Aboubacar Sylla, il a été demandé à la Ceni de désigner deux représentants pour participer à la Commission chargée de l’audit du fichier électoral et de la préparation des élections communales.
«La Ceni s’est abstenue de le faire. Elle a même répondu au ministre de l’Administration du territoire par un courrier pour dire qu’elle ne pouvait participer au nom d’une prétendue séparation des pouvoirs. Je ne sais au nom de quelle séparation. Vous et moi savons qu’il y a 3 pouvoirs dans une démocratie : c’est l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Donc, la Ceni n’est pas prête à participer aux travaux du Comité de suivi. Or, l’audit du fichier doit être fait par la Ceni. Même si c’est nous qui allons préparer le cahier de charges, mais c’est la Ceni qui a le mandat de procéder à cet audit du fichier et à faire le chronogramme des élections», enseigne le président de l’UFC. L’ancien ministre de la Communication évoque aussi l’arrivée tardive du projet de Code électoral à l’Assemblée. Alors qu’il était programmé dans le chronogramme de la session budgétaire au mois de novembre.
Malheureusement, déplore l’opposant, «il arrive pratiquement en décembre. Même si on adopte le Code électoral, le temps qu’il soit promulgué et que la Cour constitutionnelle ait donné son avis juridique là-dessus cela nous amènera vers la deuxième quinzaine de janvier. Alors que vous savez que le président de la République a besoin de 60 jours pour convoquer le corps électoral lorsqu’il s’agit des élections communales. Et on voit que le délai n’est pas tenable».
Le président de l’Union des forces du changement dit que l’opposition vérifiera pour savoir si ce retard n’est pas motivé par une intention manifeste de saboter l’Accord politique afin de pouvoir s’accommoder d’un glissement au maximum d’un mois ou de deux mois du calendrier électoral. C’est-à- dire que les élections se tiennent au mois de mars ou au plus tard en avril. Point barre.
Par Abdoul Malick Diallo