« Les constitutions ne sont pas des tentes dressées pour le sommeil », cette formule de Pierre Royer-Collard est utilisée par Jean Gicquel et Jean-Eric Gicquel, dans leur ouvrage » Droit Constitutionnel et Institutions Politiques » Collection Domat Droit Public, LGDJ. dans le passage relatif à la révision de la Constitution.
Et voici ce que ces auteurs écrivent :
» …L’opinion de Royer-Collard a le mérite d’appeler l’attention sur le fait qu’elles ( les constitutions) subissent l’usure du temps comme toutes choses humaines. Vivre, n’est-ce pas s’adapter ? La Constitution de 1791 reconnaissait la nécessité de réformer les articles dont l’expérience aurait fait sentir les inconvénients. La longévité de la constitution en dépend.
En conséquence, il convient de solliciter le pouvoir constituant car un peuple est toujours maitre de changer ses lois mêle les meilleures ( J.-J. Rousseau) »
Qui dit « s’adapter » » reformer les articles dont l’expérience aurait fait sentir les inconvénients… » ou « pouvoir constituant dérivé » ou dit très généralement révision constitution et non changement de constitution. C’est pourquoi, toutes les conditions du monde prévoient leur révision.
Il ne faut donc pas faire dire aux citations ce que leurs auteurs n’ont pas voulu dire.
Et d’ailleurs, J. Gicquel et J.-E. Gicquel ajoute que » Toutefois, la banalisation de la révision constitutionnelle ( visible en France depuis 1992) finit par relativiser l’importance de la constitution en tant que norme suprême »
Que dire alors de la banalisation du changement de constitution?