Cyberguerre : Anonymous n’est pas le seul mouvement à combattre Daech

Aux Etats-Unis, l’organisation Ghost Security Group transmet des informations sur les activités des djihadistes au FBI et à d’autres agences gouvernementales.

La riposte des hackers se réclamant d’Anonymous se poursuit contre l’Etat Islamique (EI) après les attentats commis dans le centre de Paris vendredi soir. Alors que plusieurs vidéos – dans lesquelles ils promettent des représailles contre Daech – ont été publiées sur YouTube et les réseaux sociaux, une opération #OpParis a aussi été lancée sur le modèle des précédentes s’intitulant #OpCharlieHebdo et #OpISIS pour « Opération Ice Isis » (« geler » l’Etat islamique).

Ce mardi, le compte Twitter d’#OpParis revendiquait la mise hors-service de plus de 5.500 comptes Twitter liés à l’EI.

Lancé vendredi dernier, ce compte est déjà suivi par plus de 31.700 personnes ce mercredi à midi. Par ailleurs, d’autres internautes se revendiquant d’Anonymous ont également publié, lundi, une liste de près de 1.000 comptes Twitter, aussi pointés comme pro-Daech, sur Pastebin – une plate-forme où les hackers mettent en ligne les données dérobées et font part de leurs piratages.

Ghost Security Group

Mais d’autres mouvements disent agir depuis longtemps en secret contre le cyberactivisme de l’EI. « Nous agissons comme un service de renseignement », résume, auprès de l’agence Reuters, le directeur de Ghost Security Group ( « Groupe de sécurité fantôme »), qui préfère rester anonyme pour des raisons de sécurité. Son organisation de volontaires transmet, dit-il, des informations sur les activités des djihadistes au FBI et à d’autres agences gouvernementales américaines.

Les services de renseignement « apprécient cette aide extérieure », assure, à Reuters, Michael Smith, un conseiller en terrorisme auprès du Congrès américain, qui joue les intermédiaires entre les pirates informatiques – dont les activités sont illégales quel que soit leur objectif – et les agences de sécurité.

« Le gouvernement est secrètement satisfait »

Selon Michael Smith, des informations collectées par Ghost Security ont par exemple permis de déjouer un attentat en Tunisie en juin dernier. Le FBI n’a souhaité faire aucun commentaire mais le général David Petraeus, ancien architecte de la contre-insurrection en Irak et en Afghanistan, a récemment salué cette contribution dans un entretien accordé au magazine Foreign Policy.

Interrogé sur le caractère illégal de ces activités, le général Michael Hayden, ancien patron de la NSA (National Security Agency) et de la CIA, ne dit pas autre chose: « Officiellement, non (nous n’y sommes pas favorables). Mais les lois américaines sont si contraignantes que je suis sûr que le gouvernement est secrètement satisfait, comme je le suis. »

A propos d’Anonymous, Olivier Laurelli, blogueur expert en sécurité informatique, estime que leur action est contre-productive et peut gêner les enquêteurs. « Les jeunes s’identifient, ils ont l’impression de pouvoir agir mais c’est contre-productif (…) C’est plus gênant pour les forces de police qu’autre chose (…) faire fermer ces comptes, c’est rendre les services de police sourds et aveugles sur certains trucs », a-t-il assuré à l’AFP.

Contacter Twitter, Facebook et YouTube

La démarche la plus facile à entreprendre pour les hackers est de contacter directement Twitter, Facebook – dont le rôle ambigu a été pointé du doigt – ou YouTube pour dénoncer les comptes ou les contenus soutenant le terrorisme. Les trois sociétés sont beaucoup plus réactives depuis environ un an, notent les cyberactivistes, même si elles refusent de s’exprimer publiquement sur la question.

Facebook interdit désormais toute apologie du terrorisme, YouTube supprime en quelques heures les vidéos de violence et les comptes djihadistes n’ont pratiquement plus droit de cité sur Twitter, souligne Ghost Security.

46.000 comptes Twitter liés à l’EI fin 2014

« De plus en plus de comptes sont fermés », constate, auprès de Reuters, J.M. Berger, un spécialiste de l’EI à la Brookings Institution qui recensait 46.000 comptes Twitter liés à l’EI à fin 2014. « Je pense que la plupart des signalements sont faits par des groupes comme les Anonymous ou Ghost Security. Mais il y en a aussi d’autres comme le Sawab center ou le Counter Extremism Projet ».

S’il n’y a pratiquement plus de propagande djihadiste sur Twitter, les sympathisants de l’EI ont de la ressource et utilisent désormais davantage l’application de messagerie Telegram, souligne J.M. Berger et d’autres spécialistes de la cybersécurité.

 

Les Echos, avec Reuters et AFP
lesechos.fr

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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