Djenabou Touré à la tête de la DGE : une nomination saluée comme gage de compétence et de stabilité
Une désignation stratégique dans un contexte électoral sensible
La nomination de Djenabou Touré à la tête de la Direction Générale des Élections (DGE) en Guinée, officialisée par un décret présidentiel lu à la télévision nationale le mardi 22 juillet, suscite des réactions majoritairement positives dans le paysage politique national. Parmi les premiers à saluer cette décision figure Taliby Dabo, membre influent du RPG Arc-en-ciel et ancien député, qui n’a pas caché sa satisfaction.
Dans un entretien accordé à MosaiqueGuinée, Taliby Dabo a qualifié la nomination de « méritée » et a souligné le caractère stratégique de ce choix. Pour lui, il ne s’agit pas simplement d’une désignation administrative, mais d’un pari sur l’expertise, la continuité et la fiabilité d’une femme qui a su faire ses preuves dans les processus électoraux antérieurs.
« Il fallait garder quelqu’un qui a de l’expérience »
Le soutien exprimé par Taliby Dabo repose sur une analyse lucide du rôle clé que joue la DGE dans l’architecture institutionnelle guinéenne. Selon lui, Djenabou Touré incarne un profil rare : celui d’une technicienne rigoureuse, familière des rouages électoraux, qui a déjà piloté les précédentes échéances législatives et présidentielles.
« C’est elle qui a suivi, qui a mené le processus jusqu’à date. Donc, je crois qu’il fallait récompenser cet effort »
« C’est elle qui a suivi, qui a mené le processus jusqu’à date. Donc, je crois qu’il fallait récompenser cet effort », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que son choix personnel allait dans le même sens. La volonté de capitaliser sur une compétence éprouvée semble être, selon Dabo, le fondement de ce décret présidentiel.
Une personnalité saluée pour son calme et son intégrité
Au-delà de l’expérience, c’est également la personnalité de Mme Touré qui est mise en avant. Taliby Dabo a évoqué une femme « battante », dotée d’un sens élevé du respect et de la collaboration. « Elle mène calmement et sereinement tout ce qu’elle entreprend », a-t-il affirmé, soulignant son aptitude à naviguer les tensions inhérentes à toute opération électorale dans un contexte parfois explosif.
Cette dimension humaine, faite de discrétion, de ténacité et de respect, est perçue par Dabo comme un facteur d’apaisement dans une scène politique guinéenne souvent traversée par la méfiance.
Une nomination contestée par certains, défendue fermement
Comme souvent en Guinée, les nominations à des postes aussi sensibles ne font pas l’unanimité. Certaines voix critiques, issues notamment de l’opposition ou de la société civile, ont exprimé des réserves quant à la neutralité de Djenabou Touré, l’accusant d’avoir été trop proche du pouvoir lors de précédentes opérations électorales.
Taliby Dabo balaie ces accusations d’un revers de main. Il appelle à la retenue et à la rationalité. « Je ne sais pas ce qu’on lui reproche. Ces acteurs, pourtant, par le passé, appréciaient cette dame. Peut-être que le fait qu’elle ait aussi participé à l’évaluation des partis politiques ne va pas plaire à tous », a-t-il réagi, appelant à juger la nouvelle directrice sur ses actes et ses résultats à venir, et non sur des suspicions.
Continuité administrative et préparation des futures échéances
La nomination de Djenabou Touré intervient dans un contexte électoral chargé, alors que les prochaines élections locales et générales se profilent à l’horizon. Le maintien d’une personne déjà engagée dans le traitement du fichier électoral et la supervision des opérations passées pourrait, selon Dabo, garantir une transition fluide et efficace.
« Elle fera en sorte que chacun ait ses droits », a-t-il affirmé, insistant sur la capacité de Mme Touré à garantir l’équité du processus, un enjeu central dans un pays où la crédibilité des scrutins est régulièrement remise en cause.
Conclusion : un test grandeur nature pour la nouvelle DGE
La confiance manifestée par Taliby Dabo à l’égard de Djenabou Touré est révélatrice d’un pari sur la compétence dans une fonction à haute responsabilité. Dans un climat politique où les institutions sont constamment observées à la loupe, Mme Touré devra démontrer qu’elle peut incarner à la fois l’autorité électorale et la neutralité politique, deux conditions indispensables pour renforcer la confiance citoyenne.
Comme l’a résumé l’ancien député : « Il faut la laisser prouver ses capacités sur le terrain ». La réussite de cette mission dépendra de sa faculté à gérer les pressions, à garantir la transparence, et surtout, à faire preuve d’un leadership rigoureux au service d’une démocratie apaisée.
— conakrylemag
