L’Alliance des forces émergentes de Côte d’Ivoire (AFECI), une plateforme d’organisations de jeunes, a interpellé, mardi, à Bouaké (Centre-Nord), le président Alassane Ouattara sur la nécessité d’ouvrir les consultations sur l’élaboration de la nouvelle constitution à l’ensemble de la population ivoirienne, estimant que ce projet porte en lui ‘’une volonté manifeste d’écarter’’ Guillaume Soro de la scène politique.
‘’La constitution si elle est mal faite peut-être à l’origine de palabres, de dégâts, voire de guerre’’ a déclaré, le président de l’AFECI, Pegabila Silué, ajoutant que ‘’nous pensons qu’il faut permettre à toutes les couches, à toutes les populations de pouvoir s’exprimer, de pouvoir donner leur point de vue et de tenir compte des avis des populations les plus reculées’’.
Selon lui, les seuls points de vue des partis politiques et de quelques organisations de la société civile triées sur le volet ‘’ne suffisent pas pour dire que la population adhère à ce projet’’.
Pour M. Silué, la création d’un sénat et d’une vice-présidence à côté de la primature ne répond à aucune ‘’objectivité’’.
‘’Au lieu de créer une vice-présidence et un sénat, qui sont pour nous des institutions de trop parce que budgétivores’’ il faut plutôt ‘’régler les problèmes des Ivoiriens qui sont aujourd’hui ‘’la résurgence de la corruption dans l’administration, la cherté de la vie, le chômage des jeunes, le banditisme…etc.’’ a-t-il fustigé.
Il a indiqué ne pas comprendre ‘’cette précipitation’’ à mettre en place une nouvelle constitution ‘’puisque ce qui était la base de conflit (dans l’ancienne constitution) c’était l’article 35 qui a été mise en veilleuse depuis les accords de Marcoussis’’.
Au demeurant, a coupé court le président de l’AFECI, ‘’lorsque nous faisons une analyse beaucoup plus accentuée et approfondie nous en arrivons à déduire qu’il y a une volonté manifeste d’écarter un homme politique, Guillaume Soro dans la course à la succession de Ouattara’’.
‘’Il y aun numéro 2 dans un schéma et on veut créer un autre numéro 2, c’est clair que le numéro 2 qui est là on veut faire de lui le numéro 3’’ a-t-il poursuivi, mettant en garde contre ‘’cette expérience’’ qui a démontré en Côte d’Ivoire ‘’qu’à chaque fois qu’on a voulu par le biais d’une constitution régler politiquement le problème de quelqu’un cela a entrainé d’autres problèmes’’.
‘’Guillaume Soro qui est le président actuel de l’Assemblée nationale a été le porte-flambeau de cette lutte anti-exclusion en Côte d’Ivoire’’ a rappelé le président de l’AFECI avant d’interroger ‘’est-ce qu’il est juste qu’on réfléchisse à des schémas politiques pour l’écarter ?’’.