Le gouvernement doit anticiper et faire preuve de plus de responsabilité pour trouver une solution à cette crise syndicale et sociale.
En effet, on ne doit pas minimiser les impacts économiques et sociaux de la situation actuelle dans notre pays.
Pour éviter le pire, je pense qu’il est mieux de gérer la crise maintenant que de laisser notre economie s’ enfoncer davantage. Car quoi qu’il arrive on finira toujours par trouver une solution au problème. En économie, les notion du temps et stabilité sont très importantes !
Dans la gestion des affaires publiques et lors des decisions étatiques impactant profondement les populations (Interdiction d’importation de véhicule agés de plus de 8 ans, pose de compteurs prépayés, TVA sur les produits de base, ponction de 5% sur les salaires des fonctionnaires, rigidité sur baisse du prix du carburant etc…), les dirigeants doivent faire preuve de transparence, de grande réflexion, de fort recul, de probité morale, d’ethique et d’intégrité pour bénéficier du crédit de confiance et de crédibilté du peuple.
Quelles que soient la force et la puissance d’un gouvernement , il ne peut décreter sa confiance et sa crédibilté au peuple. Cette confiance s’ acquiert par les actes concrèts, une vision claire, un désir profond, une volonté manifeste de ce gouvernement à méner le peuple vers la lumière.
Cependant, les dirigeants qui veulent nous mèner vers un réel développement économique et un épanouissement social, font la gestion de la chose commune dans la transparence, la bonne gouvernace, la bonne foi, la promotion des principes et valeurs éthiques et surtout la lutte farouche sans aucune complaisance contre l’impunité (qui est la source de nos problèmes et qui gangrène notre sociète).
Surtout, l’Etat doit savoir que le peuple n’est pas indifférent, au contraire, il est parfaitement conscient et informé des réalités économiques et sociales autour de nous.
C’est pour cela que pendant les meilleurs performances économiques, les gouvernants doivent montrer leur indulgence, leur compassion, leur grande motivation et leur volonté de dèfendre les intérêts de la population pour avoir et mérité sa confiance. D’ailleurs, l’Etat a le devoir de faire la promotion de notre devise nationale: Travail- Justice -Solidarité et le partage éguitable de nos ressources communes pour assurer et garantir la quiètude sociale dans notre pays.
Ainsi, c’est seulement dans cette otique que l’Etat peut prétendre bénéficier du soutien sans faille de la masse populaire en cas de crise économique ou sociale.
Mais si l’Etat ne fait pas ses obligations et ne joue pas pleinement son rôle régalien en sécurisant suffisamment la population, en communicant largement sur sa gestion des biens publics, en luttant efficacement contre la corruption et l’impunité, en laissant la justice jouer pleinement son rôle, il sera jugé par ce même peuple.
Les autorités doivent écouter les cris de coeur de la population en lui proposant du concret et non se limiter à de déclarations (telles quel’économie va mal, pas de marge de manœuvre…) qui ne rassurent pas l’opinion publique. Il faut être plus explicite, avoir des arguments bien fondés et surtout communiquer suffisamment pour convaincre le public.
Il est clair que la situation actuelle n’honore pas la Guinée en termes d’image, en termes d’evaluation de risque pays par les investisseurs étrangers, en termes de stabilité politique, économique et sociale, en termes de performances économiques. Mais les autorités peuvent améliorer le climat des affaires, rassurer les investisseurs en affichant et adoptant une vraie politique de stabilité sociale, une vraie politique de rélance économique.
Pour finir, je pense qu’ on doit changer de methodes et d’approches de gestion de crise afin d’éviter de troubles sociaux qui peuvent affecter durablement notre économie déjà très affaiblie et fragile. Pour inciter les guinéens á investir et attirer des capitaux exterieurs vers notre pays, les autorités et leurs partenaires sociaux doivent changer de models et modes de négotiations dans les crises sociales. Car, on ne peut aller en négociation en ne voulant rénoncer à rien ou ne faisant aucune concession pour la contrepartie.
Pour décrisper la situation, notre pays doit privilègier le dialogue, avoir des experts en communication pour rapprocher les propositions et contre-propositions des uns et des autres afin d’éviter qu’on soit qualifié de pays instable et á haut risque dans le climat des affaires.
Pour avoir un modèle de stabilité économique et social fiable, on pourrait créer un Conseil d’Etat(une sorte de 2e chambre du parlement) qui sera une institution donnant de recommantions et avis à l’Etat et qui peut intervenir dans la gestion de crise entre les autorités acteurs sociaux.
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens
Abdourahmane Sow,
Analyste & Consultant Financier au Luxembourg
— conakrylemag