Guinée : L’ombre du malheur par Jean-Baptiste Gbamon Zebelamou

Pendant que j’étais plongé dans un sommeil profond, soudain, je sentis une lancinante douleur sur mon mollet. J’ouvris doucement les paupières pour m’apercevoir de l’insecte qui brouillait mon sommeil. C’était un moustique qui avait pénétré par effraction sous mon drap.

Fatigué, ventre gonflé, ce maringouin s’endormait paisiblement sur mon mollet gauche après avoir fini de se désaltérer dans le sang de mes veines. Cet anophèle, bien que mal intentionné, avait réussi à m’extraire de ce cauchemar engloutissant. Je me levais aussitôt du lit les yeux encore colonisés par quelques mégots de sommeil éparpillés de partout le globe.

Pour l’amour de ma fille qui allait bientôt naître et surtout pour celle de ma patrie, J’abandonnais ce sommeil enivrant pour faire face à cette lutte sans merci qui nous oppose contre la vie.

C’était fait, j’avais remporté la victoire, mon sommeil était parti, mon bain était pris et me voici en route pour la recherche de ma pitance journalière. Le soleil avec son air voyou me pénétrait fortement le crâne, je m’en fou. les taxis filaient et se faufilaient. je pris le risque de faire mes uns kilomètres à pied. Quoi !

Cet argent me servirait pour me prendre un charmant plat d’haricot pour faire disparaître cette sueur qui dégoulinait de mon front jusqu’à dans mes barbes de jeunesse peu soignés. Non loin de là, je trouvais, devant moi, des jeunes assis sous l’ombre d’un arbre qui discutaient de tout et de rien. Je m’arrêtai un instant et leur prêtai mon oreille gauche. C’est Diallo qui parlait:

—Tu sais, mon ami, Alpha Condé moufan go, il n’a rien fait depuis qu’il est venu au pouvoir. Il a promis à la jeunesses que nous sommes, de l’emploi. Mais aujourd’hui, j’ai la licence il y’a maintenant trois ans et je suis encore au chômage.

—Diallo, répliqua Keita avec un ton coléreux , Iko Alpha moufan Gnin, mais c’est vous qui faites que Alpha ne travaille pas bien. Matin, midi, soir, vous faites manifestation, vous ne pouvez pas travailler, c’est normal.
Diallo et Camara rentrèrent dans une colère si rouge qu’ils étaient obligés de se serrer les colles. Une guerre sans merci se déclara entre ces deux amis de longues date.

—Diallo, Camara, intervient Siba avec sourire, vous deux là, qu’est-ce vous voulez au juste ? Vous parlez comme si la Guinée vous appartient à vous seuls. Ça ne serre à rien de vous battre pour des hommes qui finiront par s’en aller. La Guinée, elle, demeurera toujours, C’est pour elle que nous devons nous battre pour la sortir de l’ornière. Agnon.

Je regardais ces trois jeunes d’un air égaré. Sans me fondre dans leur malheur, je pris le parti de continuer mon chemin.

Ne garde pas, la jeunesse en a besoin.

#NouvelleVisionPanafricaine

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