L’histoire de la Guinée semble être un éternel recommencement. À en juger par cet extrait du livre-entretien « Alpha Condé, un Africain engagé » publié en 2010.
» Tous les jours les militants du RPG affrontaient le pouvoir dans la rue. Des affrontements qui redoublèrent lorsque je fus convoqué au commissariat de la police judiciaire: des forces de l’ordre assassinèrent le jeune Mamady Condé, troisième martyr du RPG, après Sékou Traoré, étudiant, et Mory Diabaté, lycéen….. »
Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’ont commencé les affrontements entre militants d’un parti politique et le pouvoir ou les forces de l’ordre.
Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’on a commencé à enregistrer des morts lors de manifestations ou de contestations d’un parti politique.
Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’a commencé ce qu’on appelle « le décompte macabre » de jeunes tués lors de manifestations.
Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’on a commencé à utiliser le terme « martyr » pour désigner les jeunes manifestants tués.
La seule différence, c’est qu’avant on disait que c’étaient les forces de l’ordre qui assassinaient des manifestants alors qu’aujourd’hui on soutient que ce sont les manifestants qui s’entretuent.