Les autorités françaises à travers le programme ALCAO accompagne la République de Guinée dans son combat contre le trafic de drogue. Comme dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africains, ce programme a une antenne à Conakry qui est dirigée par un expert technique français qui travail en étroite collaboration avec l’Office Central Anti-drogue (OCAD).
Pour la réussite de cet objectif, tous les corps civil et militaire concernés par ce programme sont associés. C’est dans ce cadre que durant 72 heures, des magistrats, des douaniers, des policiers et des gendarmes sont formés sur la « place et le rôle du procureur dans l’enquête« .
Bertrand Cochery, ambassadeur de France en Guinée, rappelle que pendant plusieurs années particulièrement à la fin de règne du général Lansana Conté, la Guinée constituait comme son voisin la Guinée Bissau une plaque tournante du trafic de drogue. « A l’époque du Général Lansana Conté, certains trafiquants, notamment les colombiens avaient envahi la Guinée« , rappelle le diplomate. M. Cochery indique que vu sa position portuaire stratégique de la Guinée, il est important que les autorités participent activement à cette lutte. « C’est le temps de retourner le gant, pour faire un pays victime, un pays acteur, responsable« , ajoute-t-il avant d’insister sur la nécessité d’agir pour éviter de déstabilisation sur « une société » et sur sa « jeunesse« .
Mandjour Chérif, procureur de la République auprès du TPI de Mafanco, s’est accentué sur le rôle de législateur dans la lutte contre les produits stupéfiants. D’après lui, la synergie entre le procureur, la police judiciaire est indispensable pour la réussite de toute enquête relative au trafic de drogue. « C’est pour dire qu’au niveau de l’enquête, que ça soit la perquisition, les transports judiciaires, les saisies que l’officier doit opérer, il doit le faire avec l’avis et l’accord express du procureur de la République« , estime M. Chérif. Expliquant les inconvénients de la méconnaissance de l’enquête, il soutient qu’un bandit de grand chemin pourrait être libéré à cause d’une erreur de procédure. D’où d’après lui la nécessité de la formation des douaniers, gendarmes, procureurs et policiers sur la procédure d’enquête. Anne Laure Brutin, magistrate française, substitut du procureur de Bobigny en France, a de son côté, exprimé son souhait de voir les participants de cette formation sortir outiller sur l’organisation d’un enquête.
Les dernières décennies du régime du général Lansana Conté, la Guinée a été une plaque tournante de la drogue. Les trafiquants de drogue généralement des colombiens collaboraient avec l’administration et l’appareil militaire pour l’atterrissage des avions remplis de cocaïne à Conakry, Boké et Faranah. Après la mort du président Conté, la junte militaire dirigée par le capitaine Dadis Camara qui avait pris le pouvoir, avait fait la lutte contre la drogue son cheval de bataille. Des fonctionnaires de l’administration, des hauts gradés de l’armée, des magistrats accusés de collaborer avec les trafiquants sont arrêtés. Interrogé par des journalistes après son arrestation, le fils aîné du défunt président Conté avait avoué participer mais « sans être le parrain du trafic de drogue en Guinée. » L’avènement d’un régime civil au pouvoir a toutefois ralenti le trafic de drogue dans le pays mais les autorités en place continue la lutte en collaboration avec les pays amis notamment la France.
Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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