Du 28 au 29 mai se tient à Kindia, la capitale des légumes, une rencontre préparatoire des états généraux de la société civile guinéenne. En marge de la cérémonie, nous avons rencontré M. Abdourahmane Sano, le président de la plate-forme des citoyens unis pour le développement (PCUD). Avec lui, nous avons parlé aussi bien des états généraux que des objectifs visés par les organisations de la société civile. D’autres questions comme la nomination d’un des membres de la société civile dans le gouvernement ont été abordées. Lisez…
Que peut-on retenir de cette journée du 28 mai avec la mise en place du comité de pilotage en prélude aux états généraux de la société civile guinéenne ?
C’est une journée historique qui marque un tournant décisif dans les préparatifs pour la mise en place des états généraux de la société civile guinéenne. A travers cette rencontre, nous avons lancé un processus de partage et d’information à l’endroit de toutes les structures de la société civile guinéenne. Ce processus a été lancé en novembre dernier pour qu’ensemble tous les acteurs de la société civile se donnent la main pour aller vers un processus d’auto critique. Et un processus qui permettrait de créer un nouveau départ. Eu égard de son image ternie, de sa crédibilité ternie, de l’opportunisme et de beaucoup d’autres tares qui minaient cette société civile au point de pouvoir l’affaiblir systématiquement face aux enjeux l’interpellent pour notre pays.
Après ce constat, qu’avez-vous réussi à faire ?
Vu tout cela, nous avons réussi à doter cette dynamique d’une tête qui est le comité de pilotage. Comme vous l’avez suivi, cette structure est inclusive et est suffisamment large et qui s’est dotée d’un porte-parole aujourd’hui en personne de la COFIG, Dr Makalé Traoré. C’est un sentiment de fierté que j’éprouve aujourd’hui puisque cette rencontre mobilise comme l’avez constaté des membres de la société civile venus de tout le pays. Et au delà, ces participants à cette rencontre, c’est l’ensemble des citoyens guinéens qui sont représentés ici à travers les différentes structures faitières et des organisations citoyennes.
Concrètement, comment comptez-vous mobiliser les citoyens au tour de cette société civile décriée de par son passé ?
Tous les Guinéens donc à travers cette assise sont fiers puisqu’ils voient que les états généraux de la société civile guinéenne sont en marche. Il faut que les citoyens guinéens se mobilisent pour qu’on sorte du cycle de violence, du cycle de mauvaise gouvernance et que nous soyons dans un cercle vertueux qui amène la cohésion, la prospérité pour tout le monde et la bonne gouvernance qui tient compte de la citoyenneté que des considérations ethniques. Voilà ce qui nous ambitionnent et nous interpellent. On était plus en même de répondre à cet appel qu’on était décrié. C’est ce défi que nous voulons relever en organisant les états généraux.
A quand la tenue de ces états généraux annoncés ?
A partir d’aujourd’hui, nous devons nous retrouver au niveau du comité. Et dans la feuille de route adoptée, il les concertations qui doivent être lancées à travers toutes les régions et préfectures du pays de même qu’à l’étranger avec la diaspora, à partir du mois de juin afin de permettre les assises en juillet prochain.
Comment comptez-vous vous prendre en face des autorités politiques qui semblent avoir choisi leur camp avec l’autre frange de la société civile ?
Nous n’avons pas à tirer notre légitimité à partir des autorités. Elles nous ont reconnus en nous donnant des agréments d’existence. Notre légitimité, nous la devons à la confiance des citoyens et de toutes les populations. C’est sur cela que nous comptons. La légitimité ne se décrète pas, elle s’acquiert et se mérite.
Qu’allez-vous faire donc pour mériter à nouveau la confiance du Guinéen qui garde une mauvaise expérience de cette société civile ?
Ecoutez, nous sommes conscients de cela et c’est pourquoi, on va aux états généraux. Vous voyez nous-mêmes jusqu’où on est décrié. Les acteurs sont partis, ils en ont fait un tremplin et c’était souvent des gens qui étaient politisés. Des gens étaient politiques la nuit et le jour, ils roulent au nom des citoyens. C’est ce que nous combattons. C’est l’engagement que prend la dynamique des états généraux de la société civile guinéenne.
Normalement la société civile doit être impartiale et neutre pour sa crédibilité. Quel est votre commentaire sur la nomination d’un des membres « décriés » de l’organisation comme préfet à Kankan ?
Vous dites préfet, c’est un cadre administratif. Mais nous on est des acteurs non étatiques. Donc je n’ai pas de commentaire à apporter sur quelqu’un qui exerce une fonction publique.
Propos recueillis par B.Abdallah Aminata.com
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