Malgré la situation désastreuse en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, et au Soudan du Sud, l’Afrique reste et demeure le continent de tous les espoirs à l’horizon 2030. Depuis le début des années 2000, les regards que portent les grandes puissances sur l’Afrique ne laissent personne indifférent.
Ainsi, la question que chacun devrait se poser est de savoir si les dirigeants africains, dont la plupart est esclave d’une doctrine de gouvernance défaillante, seraient à la hauteur des défis qui les attendent.
Les visites récurrentes de chefs d’Etats puissants et de grandes entreprises sur le continent africain ne sont pas dues au hasard. Rappelons ici la visite sur le continent du président Français Nicolas Sarkozy et son discours controversé au Sénégal, celle du président Barack Obama et son discours critique au Ghana, celles récentes du président chinois et du premier ministre japonais, pour ne citer que ceux-là. En effet, depuis 2000, les tendances économiques du marché global ont montré jour après jour, que l’Afrique serait la force motrice de l’économie mondiale en ce 21e siècle.
Ceci m’emmène à parler de ma visite en Corée du Sud l’année dernière. Je rappelle que depuis 2010, j’ai commencé ma propre entreprise qui évolue dans le domaine des énergies renouvelables. Donc, je suis parti pour assister à une conférence sur les énergies renouvelles à Busan, la 2e ville de la Corée du Sud après Séoul.
Ici, dans cette ville bombée de gratte-ciels, on trouve le plus grand magasin au monde avant celui de Macys à New York. On y trouve aussi le plus grand bâtiment du monde avant Burdj Khalifa à Dubaï et Taipei 101 à Taipei, Taiwan. Les autoroutes et autres infrastructures n’ont rien à envier à celles des Etats-Unis.
Après la conférence, je profitais, avec mes amis américains, d’aller visiter un des restaurants de la place. Ainsi, dans ce restaurant, on rencontra un américain qui était professeur d’économie dans une université de la place.
A ma question de savoir comment la Corée du Sud a pu atteindre un tel niveau de développement, le professeur répondit gentiment que ce n’était point un miracle. La Corée du Sud a eu l’audace de bien utiliser l’aide étrangère américaine après la guerre coréenne. Il nous rappela qu’après la guerre de Corée, la Corée du Sud était l’un des pays les plus pauvres du monde. Sur le plan économique, dans les années 1960, elle traînait derrière la République démocratique du Congo (RDC). Il soulignait que les États-Unis ont offert 60 milliards de dollars sur des subventions et des prêts à la Corée du Sud, entre 1946 et 1978. Dans la même période, le montant total de l’aide fournie par les États-Unis à l’ensemble du continent africain a été 69 milliards de dollars. Il continua en arguant que la différence était que la Corée du Sud avait indiscutablement très bien utilisé l’aide qu’elle recevait des différents bailleurs de fonds.
Alors, je lui demandai s’il pensait que l’Afrique pourrait un jour suivre le model sud-coréen. Avec un sourire aux lèvres, il me demanda si je comprenais bien les réalités de l’Afrique ? Je répondis non, mais les réalités palpables sont suffisantes pour dire que l’Afrique n’est pas pour demain. Ainsi, Il me conseilla de ne pas désespérer. Il ajouta que l’Afrique a des potentialités qui lui permettraient d’avancer à un rythme sans précédent. Il conclut que le seul handicap est la mal gouvernance et une mauvaise utilisation des aides reçues des bailleurs de fonds. Il disait à part ça, qu’avec la bonne volonté des dirigeants africains, il suffirait seulement d’appliquer la DÉCLARATION DE PARIS SUR L’EFFICACITÉ DE
L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT et le PROGRAMME D’ACTION D’ACCRA.
Dès mon retour à l’hôtel où je séjournais, je cherchai sur l’internet la déclaration de Paris et le programme d’action d’Accra. A ma grande surprise, je remarquai que ces documents étaient si importants qu’ils devraient être le projet de société de chaque pays africain. Rappelons que ces documents étaient le fruit d’un forum de haut niveau tenu à Paris, France, en 2005. Tous les pays signataires avaient ratifié le contenu de ces documents lors du forum de haut niveau tenu à Busan, Corée du Sud, en 2008.
L’Afrique et la plus particulièrement la Guinée pourrait-elles se servir audacieusement de ces documents pour une sortie rapide de cette pauvreté qui n’a que trop durée ? Avec l’installation de l’assemblée nationale, le président Alpha Condé, qui parle d’un gouvernement de mission, devrait tout simplement réactualiser ces documents pour le bonheur des Guinéennes et Guinéens sans exception.
J’ose espérer que les jeunes cadres issues de la diaspora, qui ont eu la chance de pratiquer des grandes entreprises occidentales publiques ou privées, auront une place primordiale dans le prochain gouvernement qui sera mis en place dans les jours à venir. Le slogan « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » doit se concrétiser dans les actes de nos dirigeants.
De toute façon, le train « Afrique » a démarré. Si rien ne peut l’arrêter dans son trajet, la vitesse qu’il adoptera se trouve dans les mains des Africains eux-mêmes. Mais avant de finir, je me pose la question de savoir dans lequel des wagons de ce train notre chère Guinée se retrouvera-t-elle ? That’s the big question !
Attention aux lecteurs! Acceptons la pluralité des idées. Pas d’injures, rien que des arguments.
Abdoulaye Aziz Bah
MBA/ MIS/ PMP
Information Technologies Consultant
Chef d’Entreprise
— conakrylemag