Devant un parterre de journalistes, le ministre d’Etat aux travaux publics et transports, Elhadj Ousmane Bah, entouré de ses principaux collaborateurs a présenté le bilan des activités de son département pour 2013 et décliné le programme pour 2015. C’était dans la salle de conférences du département, le samedi 28 décembre 2013.
D’entrée, il a planté le décor et signifié son intérêt d’être devant la presse pour cet exercice « louable voir obligatoire dans un Etat de droit ». Il formulera ses meilleurs vœux aux journalistes à l’occasion du nouvel an.
La charge est revenue ensuite au Secrétaire général du département, Dr Amadou Gueye de procéder à la lecture du rapport annuel. Dans ce document, l’ingénieur explique le lourd héritage de la 3ème République caractérisé par
« des infrastructures de transports déficientes et mal entretenues, entravant ainsi les activités de production et de commercialisation et le développement économique et social ; d’un cadre institutionnel d’opération du secteur insuffisamment développé et peu adapté à la nouvelle politique économique libérale,… ».
Un peu de statistiques. Il ressort des 43 mille 384 km de routes que dispose la Guinée, seuls 2 400 km sont bitumés dont 26% en bon état, 19% dans un état moyen, 50% sont en mauvais état et 5% sont détruits. Les routes nationales avec une longueur de 7 mille 625 dont 2 mille 400 revêtues, supportent à elles seules 81 % du trafic.
Par ailleurs le pourcentage des routes bitumées 30 %, reste le plus faible en moyenne dans la sous région (40%) avec aussi une densité des plus faibles en routes soit 3 ,1 au 100 km2 contre 5% au 100 Km2 dans la sous région. A cela, s’ajoute le facteur vieillissement, « la presque totalité de nos routes sont âgées de plus de 20 », a-t-il martelé.
Poursuivant, Dr Gueye souligne l’existence de 31 ponts provisoires sur la route nationale, 1946 ponts en béton, 39 ponts métalliques et 29 bacs.
Il est noté également que
« des zones étendues du territoire national, principalement dans le Nord et Nord-est, sont encore enclavées. Par ailleurs, certaines liaisons régionales, telles que les liaisons entre la Haute Guinée et la Guinée Forestière, deux régions complémentaires au plan des productions agricoles, ont un niveau insuffisant et précaire en raison de la nature du sol et de l’intensité de la pluviométrie ».
Du bilan à proprement parler, le département a achevé la réalisation pour la période 20011/2013, 11 projets sur financement propre de la Guinée et des partenaires au développement. Il s’agit entre autres :
« le pont de Forécariah, les routes Farmoriah-Pamelap, celle de Bouméhoun-Koundara, de même la route Sérédou-Macenta tout comme les aménagements et le bitumage de la 2×2 voies Matoto-Enta, de la voirie de la ville de Koundara, de Boké, la reconstruction du pont de Koumbia, la réhabilitation de la route Boffa-Kolaboui, l’aménagement et le bitumage de la route 2×3 voies Mossoudougou-Tombo y compris les échangeurs et les giratoires, la constriction de deux ponts en béton armé sur la RN4 Boké-Dabiss, le bitumagede la route Farmoriah-Pamelap-Sierra Léone,… »
A ces projets achevés s’ajoutent d’autres en cours et ceux programmés pour la période 2014-2015. Au nombre de 18, ces projets, sont repartis à travers tout le pays.
D’abord à Conakry avec la 2X2 voies Dabompa-PK36, la fin des travaux sur la 2X2 voies Enta-Dabompa, la bretelle Enta-Sonfonia, la T5 Sud, Labé-Kouramagui, Komba-Bouméhoun avec une bretelle Sériba-Gaoual, le bitumage de la voirie urbaine de huit préfectures de la Haute Guinée, le bitumage de 27 km de voirie urbaine dans les communes de la capitale.
A l’intérieur du pays, citons entre autres projets annoncés ou lancés la route PK36-Coyah, la sémi-réhabilitation des routes Mamou-Dabola, Dabola-Kouroussa, Mamou-Faranah, Kissidougou-Guékedou-PK35 (120 km). Ainsi que l’élimination de deux bacs dont celui de Koussi (à Télimélé).
Il convient d’ajouter la construction par des privés de la 2X2 voies Sonfonia-Kagbélen (11 km), la réhabilitation de la route Beyla-N’Zérékoré sur 130 km par Rio tinto, la réhabilitation de la route Kindia-Télémilé-Gaoual (280) par HIALITE, ou encore la construction de l’autoroute à péage de Conakry-Mamou par le partenariat public-privé.
Au cours des débats, le ministre d’Etat dévoilera la stratégie de son département portée sur le désenclavement et le maillage des quartiers de la capitale consistant à projeter la construction de nouvelles routes (les deux corniches en 2X2 voies) et l’aménagement des ronds-points situés sur la route Le prince (Hamdallaye, Bambeto, Cosa et Enco 5).
Parlant du cas des ronds-points à aménager, Ousmane Bah a dévoilé la fin des études de faisabilité pour celui de Bambeto.
L’intérêt a été montré également d’anticiper les difficultés de circulation avant la fin de construction de la cité moderne de Lambanyi.
Du budget 2013, évalué à Mille 80 milliards de nos francs, il été exécuté à hauteur de 76% dira le patron des travaux publics. En 2014, ce budget est calé à 470 milliards. Mais, à en croire le ministre, l’espoir de voir l’apport d’autres financements en 2014 est très grand. D’ailleurs le plan de construction des voiries de cinq villes de la Moyenne Guinée (Mamou, Dalaba, Pita, Labé et Mali) pourraient voir le jour en prélude aux festivités de l’indépendance nationale, prévues au Foutah, selon le Pr Alpha Condé.
Pour réussir son programme, M.Bah mise sur le renforcement des capacités et institutionnel de ses cadres (qu’il a vivement salué de passage et venté le mérite) et une plus grande mobilisation des ressources internes et externes.
La cérémonie prendra fin par un cocktail offert aux participants.
— conakrylemag