Et l’offensive, c’est de passer du discours à l’action, de la victimisation à la responsabilisation.
On ne réfléchit pas; ils réfléchissent pour nous. On ne crée pas; ils créent pour nous. On ne produit pas; ils produisent pour nous. On a rien innové ou inventé; ils innovent et inventent ce qu’il nous faut. On ne se projettent pas; ils s’en chargent pour nous.
On ne respecte pas la dignité humaine; ils nous apprennent le droit de l’homme. On ne sait pas où on veut aller; ils nous montrent la direction. On ne se définit pas; ils nous définissent. On ne se planifie pas; ils le font pour nous et à notre place. On ne s’assume pas; ils feront mine d’assumer à notre place. On organise rien; ils s’en chargent pour nous.
On a pas de religions; ils nous soumettent les leurs. On est pas démocrates; ils nous imposent d’en être. Nous n’avons que des dialectes; ils nous enseignent et nous font adopter leurs langues. On a pas transcrit notre histoire; ils nous font réciter la leur. On ne savait pas faire le lien entre planning familiale et planification du développement; la francophonie va désormais, nous l’instruire gratuitement.
Vous avez fait le choix de rester au stade de la contemplation et de la consommation; ceux qui ont atteint le stade de la réflexion et de la création, vous dicteront la voie à suivre et vous feront consommer pour ne pas dire avaler leurs produits.
La pauvreté dont soufre l’Afrique n’est malheureusement pas que d’ordre matériel; elle est plutôt, multidimensionnelle.