Stéréotypes !
Un stéréotype, c’est une image que l’opinion colle à une catégorie d’individus. On ne s’arrête pas à vérifier la véracité de la chose. On y croit dur comme fer, parce que c’est moins fatiguant que de réfléchir par soi-même.
Tel type d’artisans, ce sont des avares. Tel groupe de travailleurs, ce sont des combinards. Les hommes, ce sont des brutes épaisses qui ne comprennent jamais rien. Les enfants, qu’est-ce qu’ils sont innocents ! Dans les causeries de maquis, les femmes en font évidemment les frais. Elles sont ceci, elles sont cela…etc., il faut dire qu’elles aussi…
C’est commode, même si c’est le niveau le plus bas de la pensée humaine. Voilà pourquoi il faut s’en méfier. Quand c’est trop facile, il convient de se poser des questions.
Aujourd’hui, en Guinée, nous en payons le prix. A tel point qu’on soupçonne tout écrit. Certains même voudraient soulever le papier pour regarder ce qui se cache dessous. Parce que, avec les journalistes là… Pourtant je puis vous assurer : une feuille de papier est passive et n’a jamais demandé à être salie d’encre; un stylo est un simple outil qui ne saurait avoir des intentions, bienveillantes ou malveillantes.
Ces stéréotypes nous font du mal, car cela nous empêche d’entendre réellement ce que nous dit vraiment le voisin. Un mal infini. Car, comment dialoguer à coups de stéréotypes ?
Or un proverbe enseigne ceci a peu près : « C’est la parole qui finit les problèmes causés par la parole ».
Et un proverbe peul dit que « Lorsque le coeur accepte, le corps suit ». Désolé, mais j’ai perdu la formule originale exacte avec ces traductions littérales.
Nous savons tous dans un coin du cerveau que ces proverbes disent vrai. Voyez comment se passe une guerre ! Un sujet de conflit se pose. Les diplomates entrent en jeu et engagent des discussions. On discute pour circonvenir l’autre. Donc, ces rencontres échouent à trouver une solution médiane. Les états-majors entrent en jeu. On se bat sans merci. On tue des hommes. On bombarde des villes et des usines. On brûle des champs et des réserves de nourriture. On empoisonne des rivières, des puits et des réservoirs d’eau. Et puis, après les dévastations, les diplomates reprennent des discussions de paix. C’est-à-dire qu’on reprend les débats là où on s’était quittés.
Je m’en voudrais d’aller plus avant. Passez donc une bonne journée. Et méfions nous des stéréotypes !
— conakrylemag