Bientôt les lauréats de prix des meilleurs journalistes dans les catégories radio, télévision, presse écrite et presse en ligne seront connus. En attendant la remise des prix, les membres du jury multiplient les rencontres pour déterminés les prochains lauréats. Ce concours organisé par l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC-Guinée) sous le financement d’OSIWA Guinée a enregistré plusieurs postulants. Dans un entretien qu’elle a accordé à notre reporter, Hadja Saran Touré, président du Jury soutient que le concours a enregistré une trentaine de candidats. Elle explique le déroulement des travaux des membres du Jury. Lisez l’entretien:
Aminata.com: dites-nous le nombre de candidats et les les principaux thèmes traités par les postulants au Concours retenus par l’APAC-Guinée ?
Hadja Saran Touré : Je voudrais vous dire qu’il y a eu 31 candidatures à ce concours dont 4 pour la presse écrite, 8 pour la presse en ligne, 14 pour la radio et 5 pour la télévision. Dans l’ensemble, les reportages ont porté sur des sujets variés comme la paix, la lutte contre la corruption, les questions de transparence et de bonne gestion, l’implication des jeunes dans la consolidation de la démocratie et surtout le rôle des jeunes au sein du mouvement associatif. Il y a aussi eu des reportages sur les violences basées sur le genre et beaucoup d’articles sur la gestion de l’environnement.
Quelles sont vos impressions sur les qualités des articles ?
Il faut reconnaitre qu’il y a eu beaucoup d’efforts. On était vraiment surpris par le nombre de dossiers soumis à l’appréciation du jury. Le concours a été lancé le 31 Octobre. Il y avait un mois pour traiter et diffuser ces sujets. Et tout cela a été fait. Les supports et les articles on été envoyés en version papier, mais aussi en coupures de presse. Il y a aussi eu des CD pour la presse audiovisuelle radio et télé. Nous avons été vraiment impressionnés par tout cela.
Quelle est la méthode de travail du jury ?
C’était un exercice très prenant pour nous, membres du Jury parce que nous avons 31 dossiers à parcourir, à écouter attentivement et à regarder. Nous avons dégagé une méthodologie qui nous a permis de travailler. Lorsque nous avons été identifiés pour appartenir à ce Jury par l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication, nous avons répondu positivement et nous avons eu une première séance de travail avec APAC-Guinée pour nous approprier des termes de référence. A partir donc de ces termes de référence, nous avons travaillé toute une journée sur la méthodologie avec laquelle nous allons travailler et identifier les gagnants.
Nous avons travaillé sur deux aspects. La forme et le fond. Le fond est noté 6/10 et la forme, 4/10. Pour la forme, il fallait voir si les images sont bonnes et son sont bons. Il fallait voir si l’article a un chapeau, des inter-titres, un titre, des illustrations. Bref, il fallait voir si tous les critères ont été observés par le ou la journaliste.
Maintenant dans le fond, il était important de voir la pertinence du sujet. Il fallait voir si le sujet proposé, par rapport à l’actualité guinéenne, était intéressant. Aussi, il fallait voir s’il y a eu un effort de recherche et d’innovation chez le postulant, et si le travail répond à l’éthique et à la déontologie journalistique. Tous les jours on traite de la corruption et de l’environnement par exemple. Mais est-ce qu’il y a eu du nouveau, de la valeur ajoutée à cet article qui peut intéresser un lecteur ? Voila autant de critères qui nous ont intéressés et qui nous ont permis de travailler.
Les candidats ont-ils vraiment fourni de l’effort dans la collecte et le traitement des informations ?
Il y a eu beaucoup d’efforts dans la recherche des informations pour apporter un plus aux lecteurs. Vous savez, on peut traiter un sujet sous plusieurs angles. Mais un lecteur recherche toujours ce qui l’intéresse. Bien sûr qu’il y a eu beaucoup d’efforts dans la recherche de l’information et l’écriture. On a vu un ou deux reportages de l’intérieur. Je ne sais pas si c’était sciemment fait pour le concours ou si ces journalistes étaient déjà sur le terrain à l’intérieur du pays. Mais on n’a pas enregistré beaucoup d’articles de l’intérieur du pays. La plupart sont restés à Conakry. Mais c’est des sujets très intéressants.
On reproche souvent à la presse guinéenne de ne s’intéresser qu’à la politique. L’avez-vous constaté à travers les reportages postulés ?
Cette fois, non. Pas de politique. C’est vraiment des sujets de société qui nous ont intéressés. Il y a eu dans quelques papiers, des billets. Mais tous les sujets abordés sont des sujets de société.
Il vous reste combien de séances de travail pour dénicher les meilleurs travaux ?
Nous avons commencé à travailler le 24 octobre. On a suivi tout le processus avec l’APAC-Guinée. Dans notre travail, en amont, nous avons élaboré un chronogramme de travail. Nous avons défini toutes les modalités. On a même des fiches que nous avons élaborées pour pouvoir parler des critères. On a parlé pratiquement de tout.
Du 1er au 30 Novembre, les journalistes se sont mis au travail. Quant à nous, depuis le 5 Décembre, nous avons eu cinq séances de travail pour regarder en profondeur les reportages.
Nous sommes à notre 5è session de lecture et de sélection de qualité. Nous avons travaillé parfois jusque tard à 18h. Il y a déjà eu une première sélection. Nous nous acheminons vers la session finale. Nous allons avoir une 6è session pour nous permettre de délibérer. C’est après cette délibération que l’APAC-Guinée pourra nous dire la date de la proclamation des résultats.
Pensez-vous être dans le délai fixé par l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication ?
Tout à fait. Nous seront dans le délai. Je pense que le 20 décembre, il y aura la cérémonie de proclamation des résultats. Il y a des voix plus autorisées que moi pour vous le dire. Nous auront une dernière séance, certainement pour affiner notre travail. Mais nous sommes bien partis. On est sûr déjà de pouvoir avancer. Que ce soit en presse écrite, presse en ligne, radio et télé, nous sommes très avancés. On est déjà à un deuxième niveau de sélection.
Ça se passe très bien.
Quelles sont les dispositions que le jury a prises pour éviter tout favoritisme et complaisance?
On travaille dans la transparence. Aucun dossier n’est sorti de la Maison de la Presse. Il faut noter que la Maison de la presse a été d’un grand apport parce que tout le soutien et l’appui logistique a été assuré par cette institution. Elle a mis la salle et les équipements destinés à écouter et visualiser les reportages à notre disposition. En plus, la Maison de la presse a assuré le secrétariat pour nous. C’est elle qui a réceptionné les dossiers de candidatures. Il est aussi important de signaler que jusqu’aujourd’hui nous ne connaissons pas les noms des candidats. Chaque article est identifié par un numéro. C’est lorsque nous allons finir de délibérer qu’une autre personne que nous ne connaissons pas, dévoilera les noms à partir des numéros attribués. Nous travaillons dans l’anonymat. Nous regardons la forme et le fond. C’est ce qui nous intéresse.
Interview réalisée par Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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