Politique: Les moments forts de 2013

L’année 2013, c’est aussi, le 28 septembre qui marque la fin d’une transition qui a duré cinq longues et difficiles années à cause des soubresauts politiques enregistrés dans le pays. La rédaction d’Aminata.com, vous propose ici les temps forts qui ont marqué l’année écoulée dans notre pays.

Le début de 2013, comme la précédente, a renoué avec la crise politique dont le point d’achoppement est l’organisation des élections législatives. L’opposition et le gouvernement ne s’entendaient pas sur la  nécessité ou non des conditions d’un scrutin libre et démocratique. L’absence d’un cadre de dialogue adéquat, a du coup renforcé les tensions. Des déclarations et contre déclarations se sont multipliées au fur et à mesure que le temps avançait.

Finalement, l’opposition a renoué avec la rue en organisant sa première manifestation de l’année 2013. Le 28 janviers, réunie au sein de l’ADP et du collectif, l’opposition réitère ses principales de revendication à savoir: la reprise de la révision des listes électorales, la recomposition des commissions administratives, le vote des Guinéens de l’étranger et le départ du couple Waymark-Sabari. Ce que le gouvernement de son côté, n’entendait pas de la bonne oreille.

Le 18 février suit avec les mêmes revendications, des milliers d’opposants reprennent la rue. La manifestation se déroule sans incidents. Deux semaines plus tard, le 28 février,  une nouvelle manifestation est organisée. La marche qui débute pacifiquement connaîtra quelques heures plus tard des violences entre forces de l’ordre et manifestants. Le bilan est lourd, selon le gouvernement plus de cinq morts, 168 blessés dont une cinquantaine dans le rang des forces de l’ordre.  Les violences se concentrent dans la commune de Ratoma, réputée fief de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo. Le lendemain, des boutiques et magasins sont attaqués et incendiés dans les différents marchés de la capitale. C’est l’indignation et la crainte d’un embrasement. Des militants de l’opposition et du pouvoir s’affrontent. Les forces de l’ordre sont accusées de partialité. Le gouvernement parvient difficilement à ramener l’ordre dans la capitale. Deux semaines après, lors des funérailles des opposants tués pendant la manifestation de 28 février, militants et forces de l’ordre s’affrontent à nouveau. Une gendarmerie est mise à sac et incendié par la foule. Gouvernement et opposition se retrouvent de nouveau autour de la table. L’incompréhension persiste et les positions se durcissent.

 

La date des élections est fixée pour Avril puis repoussée en juin, mais l’opposition rejette la date et reprend ses marches le 14 mars. Le bilan est lourd. Six morts et une cinquantaine de blessés. Après plusieurs semaines d’accalmie, l’opposition relance ses manifestations le 18 avril, elle réitère son refus d’aller aux élections à la date fixée au 30 juin. La pression augmente. Cette fois, ce sont les partenaires au développement, notamment l’Union Européenne et le PNUD qui pris à parti. Le départ de Philippe Van Damme de l’UE est décrié par les opposants.

 

Le 23 mai, des milliers d’opposants marchent, la manifestation, interdite par le gouvernement, dégénère. Les forces de l’ordre et les militants s’affrontent, bilan, au moins 12 morts et une centaine de blessés. Cinq jours plus tard, les principaux leaders de l’opposition dont Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté se rendent en France pour interpeller la métropole sur la gravité de la crise guinéenne. L’occasion est belle car le Chef de l’Etat guinéen est de passage dans la capitale française.

 

Alors que les élections sont convoquées pour le 30 juin, la communauté internationale se mêle dans la danse et satisfait aux désidératas de l’opposition qui exigeait son implication.

Un premier choix porté sur le Général Lamine Cissé est rejeté par les opposants qui exigent et obtiennent l’implication des Nations Unies. Les acteurs politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition se réunissent autour de Saïd Djinnit, le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest. Il est le nouveau médiateur international nommé par les Nations-Unies. Les négociations durent plusieurs jours.

 

La date de 30 juin n’est plus d’actualité. Le 3 juillet, à l’issue d’intenses négociations, mouvance présidentielle et opposition s’entendent sur un nouveau chronogramme. L’opérateur sud-africain Waymark est maintenu, la révision des listes électorales est prolongée et les Guinéens de l’extérieur sont réintégrés dans le fichier pour les législatives. La révision du fichier électoral est enclenchée pour permettre à l’enrôlement des militants de l’opposition. Le 10 juillet, l’opération d’enrôlement est lancée. L’opposition dénonce quelques jours plus tard le « sabotage » des opérations de révision dans les zones qui lui sont favorables. Le 26 août, la CENI procède au pré-affichage des listes électorales. Les opposants notent plusieurs anomalies et interpellent l’institution électorale. L’opposition menace de boycotter le scrutin si les anomalies ne sont pas corrigées.

 

A l’issue d’une négociation de la dernière minute, la date du 24 septembre est reportée pour le 28 septembre. La CENI est sommée de corriger les dysfonctionnements avant la tenue des élections. Le 28 septembre, les Guinéens se mobilisent massivement pour voter. Le taux de participation est estimé à plus de 80%. L’opposition  dénonce encore de nombreuses irrégularités dont entre autres, l’éloignement des bureaux de vote dans les régions réputées fief de l’opposition, l’implication des autorités notamment de ministres dans l’organisation de « fraudes électorales », bourrages d’urnes en Haute Guinée.

 

Le 18 octobre, la CENI publie les résultats provisoires au Palais du peuple. Le  parti au pouvoir et ses alliés  arrivent en tête avec 59 sièges, l’opposition rafle 53 sièges dont 37 sièges pour l’UFDG, 10 pour l’UFR, 2 pour le PEDN, 2 pour l’UPG, 1 pour le RDIG, 1 pour le GPT, …

Le 15 novembre, la Cour suprême tranche et confirme les résultats provisoires publiés par la CENI. L’opposition insatisfaite proteste et menace de déposer de recours auprès des juridictions internationales.

Pour sa participation ou non à la future assemblée, l’opposition plonge le pays dans le suspens. Finalement, le 13 décembre, elle décide de participer sans le PEDN de Lansana Kouyaté. Le 17 décembre, le Chef de l’Etat convoque les membres du Conseil national de transition (CNT) pour l’examen et l’adoption du projet de loi de finances 2014. Ce qui provoque à nouveau la colère de l’opposition, qui accuse Alpha Condé de retarder l’installation du Parlement.

 

En attendant l’installation très prochaine de l’Assemblée Nationale, les tractations sont en cours pour la présidence de l’institution. De même que les autres postes du bureau et des commissions.

Si Mamadou Sylla avec ses 3 députés sur la liste du RPG exige le poste de 1er Vice-président «  à cause des milliards » qu’il a mis, l’opposition elle, se concerte et mise sur la présidence de l’institution que le pouvoir a proposée à l’économiste et Maître de conférence Kory Kondiano.

C’est dans ce contexte qu’un remaniement ministériel est annoncé par le Chef de l’Etat. A ce combat politique sans fin, le débat s’annonce houleux dans la future assemblée.

 

Les autres moments forts de la politique nationale, c’est bien la tenue  pour la deuxième fois en 18 ans, de la 42ème conférence de l’OCI.

Au cours de l’année, le patron de Sékououréya a pris à d’importants sommets et rencontres à travers le monde. Entre autres, nous citons le sommet de la Francophonie à Montreux en France du 20 au 21 octobre, le sommet du G8, le 8 juin à Londres en Grande Bretagne. Il a été aussi au Brésil le 17 novembre, en Asie : Japon le 31 mai. En Afrique, il a participé au sommet de l’OUA le 24 mai et dernièrement en Afrique du Sud à l’occasion des obsèques de l’ancien Président Nelson Mandela le 15 décembre.

Même si la presse dans son ensemble a été royalement ignoré dans tous ses déplacements, il ressort que 2013 a été une année où le pays a été régulièrement présent dans le concert des Nations. L’année 2014 devra être plus opportune et productive pour la Guinée avec l’installation très prochaine de l’Assemblée Nationale et des autres Institutions républicaines. Notre rédaction, au nom de l’ensemble des reporters et encadreurs saisit l’occasion pour présenter ses meilleurs vœux à nos lecteurs, à leurs proches, au Peuple de Guinée et d’Afrique et d’ailleurs. Notre souhait, « tous dans le Bonheur et personne dans le Malheur » !

 

Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com

alpha.oumar@aminata.com

+224 666 62 25 24

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