La coopération allemande au developpement(GIZ) en collaboration avec le Centre de formation et de documentation judicaires (CFDJ) a organisé ce week-end, une conférence débat dans l’Amphithéâtre ‘’Djibril Tamsir Niane’’ de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLC). Cette conférence avait pour thème ‘’ les défis de la formation du personnel judiciaire, et le respect de l’éthique et de la déontologie des magistrats et greffiers, a-t-on assisté.
Cette cérémonie a connu la présence de Me. Christian Sow, ministre d’Etat à la justice, Mastmat Krausser l’Ambassadeur de l’Allemagne en Guinée, recteur de cette université Mamadi Kourouma, du personnel enseignant, des centaines d’étudiants et beaucoup d’autres hommes de droit.
Selon les organisateurs, l’objectif principal de cette conférence est d’apporter des réponses aux problèmes liés aux insuffisances constatées au cours des recrutements antérieurs afin d’identifier des actions concrètes à entreprendre pour relever le niveau de la formation des étudiants tout en mettant un accent particulier sur la promotion de l’éthique et la déontologie.
« De rapprocher les universitaires de la structure de formation et de perfectionnement judiciaires ‘CFDJ’ ; d’orienter les futures candidats sur les enjeux du concours de recrutement et des exigences qui s’y rattachent, notamment celles de l’acquisition des connaissances des matières qui conduisent à la carrière judiciaire notamment le droit privé et les procédures judiciaires ; de susciter le débat entre les participants et participantes sur les principes de l’éthique et la déontologie, ainsi que sur les questions liées à la gouvernance et la corruption au sein du secteur de la justice ; de favoriser l’appropriation de la nécessité du respect des codes de déontologie et d’éthique encore à élaborer ; de sensibiliser toutes les parties prenantes de la justice aux bonnes pratiques en matière de bonne gouvernance, de transparence, d’équité et de respect scrupuleux des droits humains », ont-il indiqué.
Pour ce qui est des résultats attendus, ils ont fait savoir qu’au sortir de cette conférence, il est attendu des étudiants une meilleure motivation portée vers la carrière judicaire, la maitrise des matières qui y conduisent et la déontologie qui s’y attache.
Suite aux recommandations des Etats généraux de la justice tenus du 28 au 30 mars 2011, Le Gouvernement guinéen s’est engagé dans un vaste programme de réforme de la justice dont l’objectif global est d’améliorer l’Etat de droit et la gouvernance dans le secteur. Il s’agit d’une manière spécifique de renforcer la crédibilité et l’autorité de la justice en vue de la rendre indépendante, fiable, intègre et accessible à tous.
L’analyse approfondie actuelle du secteur de la justice fait ressortir cependant une situation encore toujours préoccupante sur presque tous les plans : déficit de formation et de perfectionnement du personnel, accès difficile des femmes aux fonctions de magistrats et de greffiers, application du statut des magistrats, protection des droits fondamentaux des justiciables, déroulement de la chaine pénale, existence avérée de la corruption, insuffisance des mécanismes de contrôle du fonctionnement des juridictions et des lieux privatifs de libertés.
Dans son discours de bienvenue, Mamady Kourouma, le recteur de l’UGLC après avoir remercié les initiateurs de cette rencontre a dit que ces genres de conférence permettent de se remettre en cause, gage de toute promotion et de toute qualification de l’appareil administratif du pays.
« Si nous réussissons à former des cadres capables de réfléchir et d’exécuter les programmes et projets de développement dans le domaine du droit, elle aura réussi à consolider l’État de droit dans notre pays », a-t-il ajouté.
De son côté, Mamadou Alpha Diallo, représentant de la GIZ et responsable de l’exécution du projet de ‘’promotion de l’État de droit et de la justice en Guinée’’ a dit que depuis bientôt deux ans, la Coopération allemande à travers le projet régional de promotion de l’État de Droit et de la Justice en Afrique de l’Ouest, appuie la concrétisation des initiatives de réforme de la Justice en Guinée.
A l’en croire, le projet est parvenu à atteindre ses objectifs et cela, grâce à l’engagement inconditionnel de tous les partenaires notamment les agents de la justice et les ONG
« Je demande aux uns et aux autres de pérenniser davantage les acquis. La qualification du personnel judiciaire ne constitue pas en soi une panacée, il est indispensable d’y associer le renforcement de l’intégrité de la Justice. D’où l’organisation de cette conférence débat qui, au-delà de l’objectif global de promotion et de consolidation de l’État de droit, touche les réalités liées à la carence des professeurs et étudiants de la faculté de droit », a-t-il souligné.
Pour sa part Mastmat Krausser Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne en Guinée, a affirmé que son pays continuera à appuyer la Guinée dans sa reforme de la justice.
Quant à Me Christian Sow, après avoir remercié le gouvernement allemand pour l’appui qu’il ne cesse d’apporter à la Guinée pour son développement, il a mis un accent particulier sur la formation du personnel judiciaire.
Ces discours ont été suivis par les exposés des conférenciers qui étaient entre autres le Professeur Maurice Togba Zogbélémou, Saïdou Diallo Directeur du CFDJ, Yaya Boiro premier Président de la cour d’appel de Conakry et Sophie Thuillier, conseillère technique au ministère de la Justice.
Des recommandations pertinentes ont été retenues pour l’élaboration d’une stratégie de formation des étudiants avant le concours au CFDJ.
La cérémonie s’est terminée par la distribution du guide du justiciable à tous les participants.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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