Tics : Jean Patrick Ehouman, le traqueur des cybercriminels en Côte d’Ivoire

Des jeunes loups, leaders de la communauté web comme, Jean Patrick Ehouman ont décidé de lutter contre le phénomène de la cybercriminalité qui a pris de l’ampleur depuis quelques années au sein de la jeunesse en proposant une autre alternative à cette frange de la population. Rencontre …

 

Né le 23 septembre 1981 à Aboisso (Sud-est de la Côte d’Ivoire), après un Baccalauréat série D, Jean Patrick Ehouman est titulaire d’un Diplôme de Technologie en génie électrique et informatique industriel de l’Université de Poitiers en France et d’une Licence professionnelle en Système d’Informatique et Logiciels obtenu à l’Université de Provence à Marseille.

Grâce au projet Young African Leaders Initiatives (YALI)-une bourse à l’initiative du président américain Barack Obama pour encourager et favoriser l’ingéniosité, la confiance, la passion et l’engagement de la prochaine génération de dirigeants africains-, il obtient en 2014, un Diplôme d’Etudes Supérieures en « Business & Entrepreneurship » de l’Université du Texas aux Etats Unis.
« J’ai quitté la Côte d’Ivoire en 2000 avant de revenir en 2007 pour voir ma mère. J’ai découvert le broutage et aussi surtout un engouement pour les technologies de la part des jeunes. Je me suis dit qu’il faut faire de telle sorte que les Technologies soient utilisées de la meilleure manière », raconte à l’Agence de Presse Africaine (APA) Jean Patrick Ehouman.

A son retour en France, il prend langue avec des jeunes ‘’très actifs sur les réseaux sociaux » notamment, Edith Brou, Frederick Tapé avec lesquels, il partage certaines idées dont ‘’l’organisation du ‘’bar camp Abidjan », un évènement de technologie dans lequel tout le monde intervient et s’exprime ».

‘’Pour moi, c’était un point d’entrée. C’est à l’issue de ce bar camp en 2009 que j’ai proposé aux personnes qui m’avaient aidé de créer une organisation dans le but de dynamiser l’environnement technologique des jeunes qui ont le potentiel d’entrepreneur » , se rappelle-t-il.

La sensibilisation s’impose pour freiner le phénomène de broutage, selon ce ‘’fou » des Tics.‘’C’est vrai qu’il faut quelque chose dans l’immédiat pour arrêter l’hémorragie. Le phénomène est à un niveau assez bas .Nous faisons de la formation, des tours dans les établissements afin de sensibiliser mais vous savez qu’on n’a pas la capacité que l’Etat », déplore-t-il avant de proposer une solution à long terme.

Selon lui, il faut faire comprendre aux jeunes qu’ils peuvent ‘’gagner beaucoup plus, en utilisant à bon escient les TICS ». L’ONG Akendewa (ndlr : la toile d’araignée en langue Akan, un groupe ethnique en Côte d’Ivoire), créée en 2009 et qu’il préside a pour vocation de créer des projets pour aider les jeunes passionnés du web à sortir de la dépendance du broutage.

« Akendewa se veut donc, une puissante organisation qui s’appuie sur les compétences de ses membres et possède une importante communauté motivée et dynamique », explique l’ex-employé ‘’de grandes firmes où je gagnais très bien ma vie » avant de lancer ‘’12 projets sur lesquels on a travaillé jusqu’en 2010 où notre pays organisait un scrutin présidentiel ».

‘’Pour marquer le coup, nous avons mis en place une plateforme qui permettait aux journalistes, aux citoyens de répertorier des bureaux de vote et des incidents. En 2011, avec la crise postélectorale, nous avions mis en place une autre plate-forme pour sauver les personnes. Il s’agit de Côte d’Ivoire Social, un +hastag+ créé par un des membres d’Akendewa », poursuit M. Ehouman, sauvant, ainsi 82 personnes, selon lui grâce à ‘’call center de fortune ».

Pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, Akendewa s’est engagée pour un scrutin sans violence à travers la brigade numérique mise en place dans le but de ‘’désarmer » et de sensibiliser les jeunes par le biais des réseaux sociaux avec le soutien d’une institution internationale.

Toutes ces actions de cet activiste des Tics n’ont pas été vaines. ‘’Akendewa a reçu le Premier prix tremplin de l’UNESCO pour l’entreprenariat et la culture de la paix en Afrique. Ensuite, j’ai eu la chance d’être sélectionné parmi les 12 jeunes ivoiriens invités par le Président Barack Obama dans le cadre du programme Young Africain leader. Cela m’a permis d’étudier à l’université du Texas et m’a ouvert certaines portes dont profite mon ONG », se réjouit Jean Patrick Ehouman.

‘’C’est moi qu’il a choisi en 2015 à Nairobi au Kenya pour l’ouverture du sommet mondial de l’entreprenariat en me donnant la parole pendant 10 minutes au 6ème sommet de l’entreprenariat », rappelle-t-il, encore, avec fierté, dans cet entretien à APA.

Pas de repos avec un esprit aussi fécond que le sien quand il s’agit de développement technologique surtout pour son continent.

Ehouman est, en effet , le co-directeur de Fund Institute ‘’qui est le plus grand accélérateur de Star up au monde et vise à former des entrepreneurs dans le domaine des technologies et leur permet à accéder à des fonds entre 15 000 à plusieurs centaines de milliers de dollars. Nous sommes en phase de lancement. Il est présent dans plus de 100 pays dans le monde », souligne M. Ehouman.

Akendewa au-delà d’une Organisation Non Gouvernementale (ONG) est un incubateur qui héberge plusieurs entreprises fournissant le local et l’assistance à des Stars up que sont ‘’ Alldeni ,Westmedia créative, Sabicash, Sadia.ci,Objis formation, Ict4dev, Plateforme qui proposent de nombreuses solutions dans le domaine du social que de l’éducation… », précise-t-il.
Quant à la situation des Tics en Côte d’Ivoire, Jean Patrick estime que le pays pourrait faire beaucoup mieux.

‘’L’évolution des technologies doit correspondre à cette place de leaders qu’occupe notre pays dans plusieurs secteurs d’activités. Il faut dissocier ce petit bout de télécom et l’industrie des Technologies. C’est vrai que les télécoms générèrent beaucoup d’argent et d’emplois », nuance M. Ehouman à APA.

Cependant, soutient-il, on peut avoir ‘’des jeunes qui créent des logiciels qu’on peut vendre à l’extérieur. Cela nous permettra de créer des emplois ».

Selon lui, le gouvernement gagnerait à offrir à la Côte d’Ivoire une meilleure politique en matière de technologie. La gent féminine, ajoute-t-il, ‘’ne doit pas rester en marge de la technologie ».

D’où la création du projet ‘’She is the code » qui vise à former 50 000 jeunes filles de 18 à 35 ans à l’usage professionnel des Technologies à savoir le mobile, l’usage de la tablette, le traitement de texte, les réseaux sociaux…et à les insérer dans le tissu économique à travers des partenariats stratégiques », ambitionne-t-il.

C’est un projet d’une durée de deux ans qui va s’appuyer sur des partenariats extérieurs. ‘’Il faut que les jeunes africains comprennent qu’il ne reste plus qu’une chance pour nous en sortir .Il s’agit des TICS avec lesquelles on peut créer beaucoup d’emplois », a-t-il conclu.

(Avec APA)

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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