A l’occasion de la journée Internationale de l’Afrique. Hommage au premier Secrétaire de l’UA alors OAU
Portrait de Boubacar Diallo Telli: Un #baobab.
Parmi les nombreuses descriptions de la personnalité de Monsieur Telli celle de Madame Hadja #Rabiatou #Sira #Diallo me parut intéressante tellement que j’ai voulu découvrir ce qui se trouvait derrière cette symbolique. Hadja Rabiatou Sera Diallo a été la Secrétaire de M. Telli au ministère de la justice en Guinée. Elle souvient des séances de dictographie simultanée, sur fond de musique instrumentale de la Kora, à toutes ses trois Secrétaires chacune prenant le contenu de la lettre dont elle était responsable. J’eus envie de rire en pensant à cette époque où une autre personne devait t’écouter dicter ton texte qu’elle devait ensuite taper à la machine et te le ramener pour correction. Les temps étaient depuis révolus avec internet et les information en temps réel. Elle se souvient également d’un homme intègre , égal à lui même et conséquent avec tout ce qu’il faisait.
D’après Hadja Rabiatou, les qualités d’intégrité et d’honnetêté de Telli et ses fonctions de Ministre de la justice le rendaient comparables à un baobab dans toute sa symbolique. Arbre à palabre, le baobab représentait l’emblème de la justice et de la non violence dans les sociétés africaines traditionnelles … gardien de la vérité, il terrorisait les voleurs et les menteurs. De même, investi d’un édile en raison de ses fonctions de ministre de la justice, Telli faisait surement peur à tous ceux qui avaient choisi la violence comme mode de gouvernement. […]
Pour Hadja Rabiatou un baobab ne se transpose pas, voilà pourquoi il considérait que sa place était dans sa Guinée natale car tout ce qu’il avait fait jusque là, il avait fait pour la Guinée. S’exiler aurait été une aberration d’autant plus qu’il n’avait rien fait de mal, sa conscience était donc tranquille. De plus, toujours selon Hadja, on abat pas un baobab sans attirer malédiction sur la communauté. La Guinée l’aura compris avec l’assassinat de Telli.
Le baobab ne survit que s’il ne s’oppose ni ne résiste aux vents. Ce ne fut pas le cas de Telli ce baobab humain qui refusa se soumettre aux desiderata de Sekou Touré. En tant que ministre ou prisonnier, il ne céda pas aux sollicitations perfides de Sékou Touré. Il paya de sa vie.
Valérie A. N. Masumbuko, Hadja Kadiatou Diallo Telli: Un destin de Cheffe, l’Harmattan, 2018 (chapitre 3, #La_disparition_du_baobab)