Aliou Bah face à la justice : Une plaidoirie poignante pour la Guinée et la liberté
Dans une salle d’audience silencieuse, où chaque mot résonne comme un écho des espoirs et des déceptions d’une nation, Aliou Bah, homme politique et consultant financier, a livré une plaidoirie émouvante et éloquente. Face à ses juges, il a défendu non seulement son innocence, mais aussi une vision de la Guinée qu’il chérit profondément. Son discours, empreint de sincérité et de détermination, a transcendé le cadre judiciaire pour devenir un plaidoyer pour la justice, la liberté et l’avenir de son pays.
Un citoyen exemplaire face à l’épreuve
Aliou Bah commence par rappeler son parcours irréprochable. « C’est la première fois que j’ai été amené à un escadron de gendarmerie ou un commissariat de police », déclare-t-il, soulignant qu’il a toujours été un citoyen exemplaire. Issu d’une famille respectée et éduqué dans les valeurs de l’école française, il incarne une certaine idée de l’intégrité et du service public. Pour lui, la politique n’est pas un métier, mais une vocation. « Professionnellement, je suis un consultant analyste financier, enseignant chargé de cours dans nos universités », précise-t-il, rappelant que son engagement politique découle d’un désir profond de servir son pays.
Un amour inconditionnel pour la Guinée
Aliou Bah évoque avec émotion son attachement à la Guinée, un pays qu’il n’a jamais voulu quitter malgré les opportunités qui s’offraient à lui à l’étranger. « J’ai toujours eu l’opportunité d’aller m’installer partout où je voulais aller dans le monde. Mais j’ai toujours eu ce sentiment qu’en m’éloignant de mon pays, je serai en train de trahir ce que l’école m’a donné », confie-t-il. Cette fidélité à sa patrie est nourrie par un constat douloureux : la Guinée, malgré ses richesses naturelles, reste l’un des pays les plus pauvres du monde. « Ça me désole que nous soyons parmi les pays les plus pauvres du monde. Ça me désole quand je voyage, je constate que nous sommes l’un des plus grands pays, pourvoyeurs de demandeurs d’asile dans le monde », déplore-t-il.
La politique comme art de servir
Pour Aliou Bah, la politique ne se résume pas à des promesses creuses ou à des manœuvres opportunistes. « Je définis la politique comme étant l’art de servir la société », affirme-t-il, rejetant l’idée que la politique soit « l’art de mentir à volonté ». Il critique ceux qui, avant lui, ont conduit la Guinée dans une situation de misère et de désespoir. « Ce sont des humains qui ont été à la base de ces faits. Il appartient aux humains de les corriger », insiste-t-il, appelant à une refondation du système politique guinéen.
Un engagement sans faille malgré les obstacles
Aliou Bah reconnaît que son engagement politique n’est pas sans risques. « Je suis préparé à toutes les éventualités », déclare-t-il, tout en soulignant qu’il n’est pas un homme téméraire. Il aime la vie, la liberté, et sa famille, qu’il ne veut pas abandonner. « J’ai fondé une famille, ce n’est pas pour les abandonner. J’ai des enfants, deux filles et un garçon. Ma première fille a 14 ans. Elle a compris. Les autres enfants, mon épouse a été obligé de les amener ailleurs », raconte-t-il, révélant les sacrifices personnels que son engagement impose.
Un appel à la justice et à l’espoir
Dans sa plaidoirie, Aliou Bah lance un appel poignant à la justice et à l’espoir. « Ce procès est un procès de l’histoire et de la liberté », affirme-t-il, soulignant que son issue aura des répercussions bien au-delà de son cas personnel. Il rappelle que la Guinée a frôlé à plusieurs reprises le risque de basculer dans le chaos à cause de l’injustice. « Le CNRD, aux premières heures de la transition, a été bien inspiré pour prononcer cette phrase : ‘La justice sera la boussole qui va nous guider’. Nous aurions aimé que ce ne soit pas simplement une phrase, nous aurions aimé que ce soit une réalité », déclare-t-il, appelant les juges à faire de ce procès un tournant pour la Guinée.
Une demande de libération et un message d’espoir
Aliou Bah conclut sa plaidoirie par une demande de libération, affirmant son innocence et son désir de continuer à servir son pays. « Monsieur le Président, libérez-moi, je suis innocent », lance-t-il, avant d’ajouter : « Je souhaite que ce soit l’espoir d’une Guinée nouvelle qui va se bâtir, et que tous les Guinéens puissent se mettre ensemble afin qu’on lutte contre le mal et qu’on avance pour l’intérêt de notre pays. »
Un procès qui dépasse les individus
Le procès d’Aliou Bah est bien plus qu’une affaire judiciaire. Il symbolise les luttes et les espoirs d’une nation en quête de justice et de renouveau. Sa plaidoirie, à la fois personnelle et universelle, rappelle que la politique doit être un service, et non une quête de pouvoir ou de privilèges. Dans un pays marqué par des décennies de mauvaise gouvernance, son message résonne comme un appel à l’unité et à l’action.
Quelle que soit l’issue de ce procès, une chose est certaine : Aliou Bah a su, par ses mots, toucher le cœur de nombreux Guinéens et réveiller l’espoir d’un avenir meilleur. Reste à savoir si la justice saura entendre cet appel et contribuer à bâtir la Guinée nouvelle dont il rêve.
Par Oumar Sylla pour conakrylemag.com
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