
Aliou Bah : l’opposant toujours détenu par le CNRD
En décembre 2024, Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a été arrêté pour “offense au chef de l’État” et condamné en janvier 2025 à deux ans de prison ferme. Depuis, il demeure incarcéré, suscitant des réactions tant nationales qu’internationales.
Contexte de l’arrestation
Le 26 décembre 2024, Aliou Bah a été interpellé à la frontière guinéo-sierra-léonaise alors qu’il se rendait en Sierra Leone. Il était accusé d’avoir critiqué le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, et le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), les qualifiant d’« incompétents ». Le 7 janvier 2025, le tribunal de Conakry l’a condamné à deux ans de prison ferme pour “offense et diffamation” envers le chef de l’État.
Réactions et conséquences
Cette condamnation a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme et la communauté internationale, qui y voient une tentative de la junte de réduire au silence l’opposition politique et de restreindre la liberté d’expression dans le pays. Amnesty International a notamment appelé à sa libération immédiate, estimant que cette sentence est “contraire aux principes du droit international relatifs à la liberté d’expression”.
Par ailleurs, des manifestations ont éclaté à Conakry en janvier 2025, en réponse au non-respect par la junte de son engagement à entamer une transition démocratique avant la fin de 2024. Ces protestations ont été marquées par des arrestations massives et des violences, accentuant les tensions politiques dans le pays.
Appels à la libération
Les avocats d’Aliou Bah ont interjeté appel de la condamnation, dénonçant un “procès de la liberté d’opinion”. Le parti MoDeL a également saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour contester cette décision judiciaire. La communauté internationale, y compris les États-Unis, a exprimé sa préoccupation face à la répression croissante des opposants politiques en Guinée et a exhorté les autorités à respecter les droits humains et les libertés fondamentales.
La situation d’Aliou Bah reste un symbole des défis auxquels est confrontée la Guinée en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme sous le régime du CNRD.
— conakrylemag