Le comble du paradoxe et du mépris flagrant, c’est de rendre disponible et gratuit le palais dit du peuple pour tous ceux qui veulent exprimer une opinion favorable au CNRD à travers un concert organisé et financé par l’argent public; c’est-à-dire les taxes et impôts de tous les citoyens sans distinction ethnique, politique ou d’opinion.
Même les mineurs sont vivement encouragés à s’y rendre sans que les esprits haineux et attardés n’y trouvent une quelconque manipulation à des fins politiques.
Au même moment, on déploie un dispositif de répression sanglante contre ceux qui ont un avis contraire sur la conduite de la même transition. Comme pour dire que ceux-ci ne méritent que les interdictions fantaisistes, les assassinats par balles, les assauts de leurs domiciles et la militarisation de leurs quartiers.
J’imagine que si l’artiste Djanii Alpha décidait aujourd’hui de tenir un concert gratuit pour tous ceux qui partagent son opinion, il y aurait zéro chance qu’il ait l’autorisation administrative nécessaire pour sa tenue; cela quel que soit l’espace public ou privé qu’il aurait choisi.
Alors lorsque des autorités autoproclamées deviennent inéquitables vis-à-vis des citoyens qui ont le droit naturel d’exprimer leur opinion sur la conduite du bien commun, ce pays cesse d’être une République.
En fait, nous sommes devenus un pays tellement exceptionnel dans le mauvais sens, que les pires choses inimaginables sous d’autres cieux deviennent justifiables et acceptables aux yeux des dirigeants et auprès d’une certaine opinion.
Malheureusement c’est une voie sans issue car c’est par l’injustice, la violence, l’impunité et la discrimination qu’une société réunit graduellement les ingrédients préjudiciables aux fondamentaux de son équilibre politique et social.
Aliou BAH
#MoDeL
— conakrylemag