
Dans la nuit du 18 au 19 août 1976, des militaires envahirent la concession de Telli.
« Kawou! Kawou! » Cria la nièce de Telli en tympanisant la porte « Il y a des militaires qui viennent te chercher. » Telli sauta du lit suivi de sa femme. Leur cour était pleine militaires, leur chef discuta avec Telli à l’écart. Quand il revint vers sa femme, il invita sa femme de le suivre dans la chambre. « Ces militaires sont venus m’arrêter. Quand je dînais avec le président ce soir rien ne m’a prédit ceci » dit-il à Kadiatou en se changeant. Puis il étendit son tapis de prière et fit trois rakat. Quand il émergea finalement de la chambre suivi de sa femme, ses nièces et son fils Alpha Oumar étaient dehors. Sa fille Rougui était en voyage à l’étranger.
Telli demanda au chef de lui donner quelques minutes pour dire aurevoir à sa famille. Après avoir embrassé tout le monde, il se dirigea vers la maison secondaire où logeait son fils aîné Thierno Ciré. Lui aussi avait entendu le bruit des militaires et se dirigeait vers la maison principale. Ils se rencontrèrent à mi chemin. « Qu’est ce qui se passe Papa » demanda-t-il à son père? Leurs regard se croisèrent. » Je ne sais pas mon fils. Occupe-toi de ta mère et de toute la famille ». Thierno n’avait que 24 ans. Ils se serrèrent la main.
Les militaires emmenèrent Telli sous le regard ahuri de sa famille, dans un vrombissement de moteurs brisant le silence de mort qui enveloppait la résidence des Tellis.
Ce brillant intellectuel, père de famille mourra 7 mois plus tard le 1er mars 1977 dans la cellule 52 du Camp Boiro, à 52 ans.
« Hadja Kadiatou Diallo Telli. Un destin de Cheffe »
Credit photo: portrait de Telli à l’Union Africaine
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