Course au poste, le RPG entre coups de poignard et tirs dans les pieds à l’aube du remaniement
Ça risque de se tirer les cheveux, se poignarder dans le dos ou se tacler en arrière à l’aube d’un remaniement gouvernemental très pressant. Les forces en position se livrent une véritable guerre mais par procuration à travers des jeunes communicants du RPG qui se donnent en spectacle désolant sur les réseaux sociaux. Chacun défend son parrain et tire sur toute menace soupçonnée ou déclarée.
Les gros bonnets tapis dans l’ombre tirent sur les ficelles en chargeant pleinement leurs adversaires par communication interposée. Chacun revendique la victoire du parti dans sa localité par ricochet, se voit plus légitime à tirer plein profit de son investissement politique. C’est la course au poste et les réseaux sociaux sont des outils de campagne par excellence et un moyen de lobbying impressionnant pour influencer les futures grandes décisions.
Ceux qui veulent aller à la soupe accusent les titulaires en poste de méchanceté et d’incompétence. Alléluia, tous les coups sont bons non?
Les marabouts, eux, se font un profit avec des cauris qui parlent et qui changent les destins pour ceux qui n’ont pas foi en Dieu ou qui veulent bousculer les calendriers pour précipiter les grands bonheurs. Ça se bouscule devant la porte du Simbo ou du mory (marabout) du quartier, l’homme qui fait parler les djinns et qui a le don supposé de miracle mais qui malheureusement, vit dans une précarité absolue. Quelle croyance ?
A part ces fétichistes, c’est le beau temps pour les vendeurs de bétail et de volailles. C’est le marché le plus prisé de l’heure. Coq blanc, chèvre rouge, torreau blanc, c’est en rupture de stocks malgré le doublement des prix. Iskine, woyika!
Et mieux, les communicants qui avaient élu domicile dans la galère et la mendicité jouent au faiseur de roi sur les réseaux sociaux. Chacun veut marquer son territoire et exprimer sa fidélité à son bienfaiteur même si sa page ne bénéficie que de deux vues ou d’un like à peine. Mais bon, il faut apprendre à pêcher dans les eaux troubles…
Les mendiants vivent mieux également en cette période de vache à lait et de surabondance de générosité. Ils sélectionnent même apprend-ton, où manger. Ils font le boss. Allah le kabon non?
Les douas (prières) des imams et les muezzins, après la galère sèche provoquée par coronavirus avec la fermeture des lieux de cultes, tournent en plein régime. Leurs tableaux sont au vert. Qui est fou?
Et enfin les albinos. En Afrique, selon une mythologie trop répandue, faire du bien en faveur d’un albinos ouvre le bonheur. Actuellement, ils sont trop chouchoutés. Ils ne manquent plus de petites pièces. C’est ça le vrai sens du partage de la prospérité nationale. Chacun gagne sa part sans bruit. Les journalistes, à chacun son prix. Ça se discute en fonction de l’enjeu. Ce pays est doux à l’heure-là. Il fait bon vivre, n’nallah!
Marabouts, vendeurs de bétail et de volailles, communicants, journalistes, mendiants, imams ou muezzins et albinos, chacun de son côté tire son épingle du jeu. Le remaniement gouvernemental fait des recettes inédites.
Et si koro retardait encore et encore son remaniement ? Wallahi, le ring sera beau avec des uppercuts incroyables et les autres se feront de grands profits avec le moindre effort. Qui est fou?
Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur.
PAR CONAKRYLEMAG.COM
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