La crise financière actuelle au sein du CNRD suscite des préoccupations sérieuses quant à la gouvernance économique. Les retards dans le financement des projets publics, les paiements des salaires, ainsi que l’impact direct sur la pauvreté des citoyens soulèvent des interrogations légitimes. À l’aube d’un potentiel remaniement ministériel, la question cruciale de la responsabilité se pose.
Dans un contexte mondial de crise multiforme, certains pays, en Afrique et au-delà, tirent leur épingle du jeu grâce à des politiques publiques robustes et à des leaders expérimentés. Cependant, la transition actuelle semble dénudée de ces fondements essentiels.
Il est impératif que les ministres de l’économie et du budget s’autoévaluent face à cette crise économique aiguë. La faible mobilisation des recettes publiques exige une reconnaissance de l’incapacité à stimuler ces ressources de la part du ministre du Budget, premier responsable des impôts et des douanes.
Les outils de régulation budgétaire et de plan de trésorerie, disponibles pour les ministres du Budget et des Finances, auraient pu être utilisés judicieusement pour prévenir la crise économique actuelle. La transparence est également essentielle, notamment en ce qui concerne la mobilisation des ressources à l’étranger auprès des bailleurs bi et multilatéraux.
Dans un contexte de crise économique internationale, un ministre compétent devrait privilégier la réduction des dépenses publiques pour maintenir la stabilité macroéconomique. Il est également nécessaire de mettre l’accent sur la qualité des dépenses publiques, en particulier dans des secteurs prioritaires tels que l’éducation, les travaux publics, l’agriculture, la santé, l’énergie et l’eau, pour lutter efficacement contre la pauvreté.
Au lieu de cela, des travaux coûteux de rénovation des bâtiments administratifs ont été privilégiés, sans impact significatif sur le niveau de vie des citoyens. Il est temps que le gouvernement reconnaisse ces lacunes évidentes et fournisse des explications transparentes à la population.
La contre-performance des départements de l’économie et du budget ne peut être attribuée à des cadres subalternes. Une reconnaissance franche de l’échec gouvernemental est nécessaire, avec une explication approfondie des raisons de la crise actuelle. Le manque d’expérience et d’incompétence doivent être reconnus comme des facteurs associés à cet échec. Le retour à l’ordre constitutionnel est vivement souhaité pour mettre fin aux dysfonctionnements institutionnels.
— conakrylemag