
Les coups de feu ont repris, ce soir. Toute la nuit d’hier et toute la journée de ce lundi, les armes ont crépité, par exemple, dans les quartiers Dorota et Belle-vue, proches du mien.
Aujourd’hui, vers 16h, j’ai vu des femmes et des enfants, balluchons en main, quittant leur quartier Angola pour une autre destination. Par peur de l’exacerbation des tensions.
Avant ce dimanche 22 mars, tout allait bien. Plutôt, tout semblait aller bien à N’Zérékoré. Mais il a fallu ce controversé scrutin législatif et référendaire pour que les vieux démons des conflits communautaires se réveillent.
Plusieurs témoins ont rapporté des scènes de violences communautaires au quartier Belle-vue, par exemple. Une église a été incendiée à Dorota et une mosquée l’aurait été à Belle-vue.
Un jeune chauffeur et deux de ses apprentis, en provenance de Sérédou, ont été enlevés aujourd’hui à Niampara, à l’entrée de N’Zérékoré, et sont toujours portés disparus.
J’ai souvent entendu que les sages de N’Zérékoré, toutes communautés confondues, ont signé des pactes de réconciliation. Mais je me rends compte que ce sont des accords sur du sable mouvant. Ce que j’ai vu et entendu, aujourd’hui, peut l’attester.
Les populations de N’Zérékoré doivent tirer les leçons du passé. Les violents affrontements communautaires qui ont secoué la ville ont donné quoi de positif ? Rien ! L’on a plutôt compté les morts, les blessés, les biens publics et privés détruits, etc.
J’invite les habitants de N’Zérékoré à refuser la violence, sous toutes ses formes. Qu’ils ne reprennent pas les erreurs du passé.
J’exhorte les autorités politiques et religieuses, sages, femmes, jeunes à se lever avant qu’il ne soit trop tard.
Les élections présidentielles arrivent. L’enjeu sera plus grand. J’ai peur. Il faut éviter le pire à N’Zérékoré.
Par Mamady Condé
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