J’ai travaillé pendant une trentaine d’années pour l’Etat guinée. J’ai occupé différents postes. J’ai été pendant une dizaine d’années ministre de la République. Je n’ai jamais été entendu par un officier de police judiciaire ou par un juge pour des faits présumés de corruption ou de détournement de deniers publics. J’ai toujours dit et répète que j’étais un homme d’honneur. Pendant toute ma carrière administrative, je me suis fait une réputation d’homme intègre.
Je me suis dit qu’il est important que je puisse m’expliquer, pas pour défendre un terrain ou une propriété, mais pour défendre ma réputation et mon honneur.
Comme l’idée persiste, comme si je me suis emparé d’un bien public, il est bon que j’explique dans quelles circonstances ce terrain et le bâtiment de deux chambres, un salon qu’il abrite que le président Conté appelait ‘ton hangar’ m’a été cédé.
J’ai eu une relation de confiance forte avec le général Lansana Conté au point que je lui ai demandé : ‘président, construisez votre maison de retraite au bord du lac. Au début, il m’a dit non, mais finalement il a accepté l’idée et il a construit. Il estimait que c’est mon chantier. Et régulièrement, il passait me prendre les week-ends pour aller visiter le chantier (…).
Un jour, on est rentrés à la maison et il m’a dit ‘tu me fais construire des maisons, mais regarde le hangar où tu habites. On va te vendre ici. Je vais te donner le matériel, tu vas construire une maison et mettre ta famille à l’aise’. J’ai dit bon d’accord. C’est resté un moment et il a dû oublier. Un jour, quand il (président Lansana Conté) m’a déposé, ma femme le lui a rappelé, il dit d’accord. Le lendemain, le ministre de l’urbanisme m’a appelé pour me dire : ‘l’autorité m’a instruit d’aller expertiser et évaluer ton domicile’. L’équipe est venue et quelques temps après, il m’a transmis un dossier, une lettre pour dire que l’évaluation est terminée.
L’autorité a ordonné qu’on me vende le domaine. Le coût du terrain dans ce quartier avec le coût du mètre carré à l’époque a été appliqué. Maintenant, c’est à moi de voir si je peux voir le président pour qu’il réduise ou qu’il me donne. J’ai décidé que si je dois acheter, je vais le faire par rapport au prix du marché. J’ai la lettre que Foromou (ministre de l’urbanisme d’alors) m’a envoyée pour me dire de verser le montant de 406 millions GNF à l’ordre du patrimoine bâti public. J’ai appelé le directeur général de la Société Générale, je lui ai dit qu’on me propose de me vendre le terrain de la petite maison que j’habite, je voudrais qu’il me consente un prêt. J’étais le premier personnel recruté en Guinée par Société Générale en 1985 lorsqu’elle est arrivée. Il a dit qu’il faut qu’il demande à Paris, l’autorisation vu que je suis politique. Une semaine après, il revient pour me dire que Paris est d’accord. Il a rédigé un contrat de prêt d’argent assorti d’un échéancier de remboursement. Donc, il (le directeur général de la société générale) a émis un chèque de banque mais il a dit qu’on prendra l’hypothèque qu’on enverra lorsque vous aurez fini de rembourser. Il a fait un chèque de banque dont voici la copie à l’ordre du patrimoine bâti public qu’il m’a envoyé [il montre l’élément à la presse]. C’est la société générale qui paie directement sur son compte. J’ai transmis au ministre de l’habitat suite à sa lettre me demandant de verser et ils l’ont transmis au patrimoine bâti public qui l’a encaissé et délivré une quittance.
C’est la copie de la quittance de 406 millions reçue par le patrimoine bâti public. Au vu de ces documents, le président de la république a pris un décret autorisant la cession m’attribuant ainsi le terrain. Le général Lansana Conté m’a dit ‘tu es riche hein, j’ai vu que tu as tout payé’. J’ai dit : ‘non président, c’est la banque qui m’a prêté l’argent’.
Une copie de la quittance lui est revenu et une copie est allée à la conservation foncière pour prouver que j’ai payé. Ils ont fait donc la mutation pour transférer le terrain et la maison à moi et un titre foncier a été donc émis. La copie du titre foncier est là. C’est un document lourd, je n’ai photocopié que quelques-uns. C’est dans ces conditions que j’ai acquis le domaine. Je ne suis pas emparé d’un domaine public de l’État. Ce n’est pas un bien public, c’est un bien privé de l’État qui m’a été cédé dans les conditions que vous savez désormais .
Président Cellou dalein Diallo
#ConfDePresse
— conakrylemag