
Édito: Le Colonel Doumbouya : Entre Pouvoir et Parodie
Regardons les choses en face : le retour triomphal du colonel Mamadi Doumbouya de son périple saoudien ressemble moins à un acte de gouvernance qu’à une farce mal jouée. L’annonce officielle de son retour, avec tout le cérémonial prévu, ressemble étrangement à une mise en scène soigneusement orchestrée pour renforcer une image de leader international, une espèce de superproduction digne d’Hollywood plutôt qu’une simple information protocolaire.
Mais derrière ce faste, que reste-t-il des engagements du 05 septembre ? Le colonel Doumbouya, en s’absentant de la Guinée pour des rencontres internationales, semble oublier les urgences nationales. Est-ce là le signe d’un succombe aux délices du pouvoir international, où les promesses faites au peuple guinéen s’évanouissent dans le glamour des sommets internationaux ?
Cette fascination pour la scène mondiale et ces accueils fastueux à l’aéroport soulèvent des questions troublantes. Ne sommes-nous pas témoins d’une dérive vers un culte de la personnalité, où le spectacle l’emporte sur la substance ? Le colonel Doumbouya, figure de la transition, semble s’égarer dans les méandres du pouvoir, éloignant de plus en plus son régime des idéaux de réforme et de changement qu’il prétendait incarner.
Dans cette comédie du pouvoir, le peuple guinéen est réduit au rôle de spectateur d’une pièce dont il connaît déjà la fin : des promesses non tenues, une gouvernance éloignée des réalités et un président qui, sous couvert de missions diplomatiques, s’éloigne des défis réels du pays. Le colonel Doumbouya doit se rappeler que la Guinée a besoin d’actions concrètes, pas de mises en scène. La question demeure : jusqu’où ira cette histoire avant que le rideau ne tombe sur cette farce de gouvernance ?
Editorial par Dramé Ibrahima
— conakrylemag