La révélation récente de scandales liés à l’attribution de marchés publics en Guinée met en lumière un schéma inquiétant de corruption présumée et de malversations. Ces allégations suggèrent un mépris flagrant pour les procédures légales et la gouvernance éthique, en particulier dans le secteur minier sous la supervision du ministre actuel des Mines, Moussa Magassouba. Il est rapporté que ces incidents sont symptomatiques de problèmes systémiques au sein des processus de contrat du gouvernement.
Dans le premier cas, le ministre Magassouba est accusé d’avoir utilisé sa position pour influencer l’attribution de contrats, en recommandant spécifiquement la Guinéenne de prestation de commerce (GPC) dans un processus d’approvisionnement. Ce type de conduite est considéré comme du trafic d’influence et est strictement interdit dans les pratiques d’attribution de marchés publics. Si ces actions sont avérées, elles pourraient non seulement saper l’intégrité du système d’approvisionnement public mais aussi éroder la confiance du public dans l’ensemble du cadre de gouvernance.
Le second cas implique une tentative présumée encore plus flagrante d’extorsion financière. Une correspondance divulguée, signée prétendument par le conseiller économique et fiscal sur ordre du ministre, Yakouba Kourouma, aurait exigé un « don » de 2 millions de dollars américains de la part de l’entreprise CIMAF pour résoudre favorablement une demande qu’ils avaient faite. Ce type de donnant-donnant est une violation flagrante des normes légales et éthiques, pouvant potentiellement être qualifié d’extorsion.
Ces cas de corruption présumée dépassent le ministère des Mines, avec le Premier ministre, Bernard Goumou, également impliqué dans un scandale de passation de marché de gré à gré pour la rénovation de sa résidence. Malgré le zèle initial des médias à rapporter ces événements, les histoires semblent avoir perdu de leur élan, soulevant des inquiétudes quant à l’engagement envers la transparence et la responsabilité au sein du gouvernement guinéen.
L’appel à l’action du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, en instruisant les procureurs d’enquêter sur les contrats attribués depuis le 5 septembre 2021, est une étape cruciale pour aborder ces allégations sérieuses. Il est impératif que l’enquête soit approfondie, impartiale et transparente afin de restaurer la confiance dans les institutions publiques. De telles enquêtes devraient viser non seulement à identifier et à tenir responsables les coupables mais aussi à mettre en œuvre des changements systémiques pour prévenir de futures inconduites.
Si ces scandales sont avérés, ils indiqueraient un modèle troublant d’exploitation des fonctions publiques à des fins personnelles et souligneraient le besoin urgent de réforme. Le gouvernement guinéen, et en effet tout gouvernement, doit fonctionner selon les normes les plus élevées d’intégrité et de responsabilité. Le peuple de Guinée mérite un système de gouvernance juste, transparent et qui œuvre dans son meilleur intérêt, et non un système empêtré dans le scandale et la corruption.
— conakrylemag